9 février 2021 : les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) de Seine-Saint-Denis étaient en grève


A l’issue d’une réunion de 100 AESH organisée le 14 janvier avec le SNUDI-FO 93, lors de laquelle une grande colère s’est exprimée, la grève est décidée pour le 9 février.
Le 9 février, la grève est massive, 300 AESH sont rassemblés devant la DSDEN :

« Nous voulons un vrai statut, un vrai salaire et l’arrêt des PIAL ! »


Un appel est adopté par les participants :

Chers collègues,
Nous sommes nombreux en grève aujourd’hui, nous sommes plusieurs centaines au rassemblement. Nous en sommes à plus de 1500 signatures à notre pétition intersyndicale !
Pour nous, les 100 AESH réunis le 14 janvier, nous nous félicitons de l’unité syndicale FSU-FO-SUD-CGT 93. Cela crée une force à nos revendications et notre mobilisation.
Une délégation est reçue à 12h30, toutes les revendications seront exprimées, on veut des réponses !
Il est évident qu’aujourd’hui n’est qu’une étape. Il va falloir poursuivre.
Nous, AESH présents aujourd’hui avec les organisations syndicales appelons toutes les AESH de France, avec leurs syndicats, à se réunir
rapidement, à s’organiser en comité de mobilisation. Nous devons tous ensemble aller au ministère, début avril serait une bonne date !
Parce qu’il y en a marre d’être pris pour des esclaves,
parce que nous voulons retrouver notre dignité,
parce que nous voulons un vrai statut et un vrai salaire,
parce que nous voulons l’arrêt des PIAL et l’arrêt de la dégradation de nos conditions de travail,
parce que nous ne sommes pas des « bouche-trous », nous sommes de vrais professionnels !
Dans la France entière, constituons nos délégations, allons voir Monsieur Blanquer, exigeons la satisfaction de nos revendications !
Emparons-nous de la mobilisation. Nous irons jusqu’au bout !


Les revendications des AESH de Seine-Saint-Denis sont légitimes. Elles commencent à être reprises dans d’autres départements.C’est pour cela que le SNUDI FO 47 porte leur appel à votre connaissance, et vous invite à y répondre.

Le SNUDI FO 47, syndicat des professeurs des écoles, des AESH et des Psychologues de l’EN se tient prêt à apporter son aide pour définir vos revendications et organiser votre mobilisation.Y a t-il en effet un autre moyen que de construire le rapport de force pour gagner sur vos revendications, comme le proposent nos collègues du 93 ?

Groupe de travail sur la direction d’école

Un groupe de travail sur la direction d’école était convoqué par l’IA-DASEN vendredi 29 janvier, afin d’installer un « groupe départemental des directeurs ».

Ce groupe de travail était constitué de deux représentants de l’administration, M. Lemoine, IA-DASEN, et M. Brabet, IEN adjoint, de 7 représentants des organisations syndicales (3 FSU, 2 UNSA, 1 FO et 1 CFDT), et de 7 directrices et directeurs d’écoles.

De tels groupes se mettent en place dans les départements, dans un contexte de dégradation continue des conditions de travail de nos collègues directrices et directeurs d’école. Contexte dans lequel s’insèrent les conclusions du Grenelle qui, sur la direction d’école, dans la droite ligne du projet de loi Rilhac, ne font pas mystère de la volonté du ministre de l’EN d’avancer vers la « création d’un statut fonctionnel pour les directeurs d’école afin de favoriser l’autonomie et en tirer toute conséquence sur le statut juridique de l’actuelle école, les décharges et les rémunérations. »

C’est donc dans un état d’esprit de vigilance que nous avons abordé ce groupe de travail.

Dans son introduction, le DASEN a mis en avant « l’évolution nécessaire » de la fonction de directeur d’école, car « l’école est essentiellement portée par les directeurs » et « la façon dont on a fait évoluer les choses ne s’est pas suffisamment adaptée aux évolutions de la société. Un certain nombre de choses vont évoluer au niveau national, mais que pouvons-nous faire au niveau du département ? »

Il a précisé que le cadre de la réflexion était la circulaire du 25 août 2020, et qu’elle devait s’articuler autour de trois objectifs :

1) Donner du temps aux directeurs

2) Simplifier et donner de la visibilité

3) Accompagner les directeurs

Nous avons d’emblée demandé quels ont été les critères de choix de nos collègues directeurs (en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une défiance à l’égard de nos collègues présents, mais un souci de clarté).

Réponse de l’IEN adjoint : On a questionné chaque IEN, pour qu’il nous fasse des propositions ; on a tenu compte du rapport Homme/Femme, de le taille des écoles, du rapport urbain/rural… toutes les circonscriptions sont représentées.

« Une des difficultés des directeurs vient du manque de temps » a précisé le DASEN. On ne le lui fait pas dire, et il lui a été indiqué que le point de départ consistait à améliorer significativement le volume de décharge de nos collègues. Certes, comme l’a rétorqué le DASEN, cela ne dépend pas du département, ajoutant être en attente des textes qui prévoient une augmentation. Or, lui avons-nous rappelé, seulement 5,14 % des directeurs bénéficieraient d’une augmentation significative de leur temps de décharge.

C’est autour de cette problématique du temps que se sont poursuivis les échanges.

Dans son intervention, un collègue directeur a donné plusieurs éléments qui illustrent la dégradation des conditions de travail de nos collègues directrices et directeurs d’écoles : complexification du métier, accumulation de nouvelles tâches, PPMS, abondance du numérique…

Le DASEN a mis l’accent, comme réponse au manque de temps des directeurs, sur le développement d’outils numériques. Nous lui avons fait remarquer que cette question était déjà à l’ordre du jour d’un groupe de travail il y a plus de 5 ans. Or à quoi avons-nous assisté depuis ? A une inflation d’outils numériques, au nom de la « simplification » des tâches des directeurs, qui ont en réalité alourdi le fardeau…

Quant aux PPMS, c’est un problème récurrent qui remonte régulièrement du terrain. Il s’agit d’une tâche indue qui ne devrait pas incomber à nos collègues directeur(trice)s. Nous souscrivons aux propos d’une collègue directrice : « Je suis avant tout enseignante, pas agent de sécurité. Je n’ai pas de formation dans ce domaine. »

Nous avons interpelé le DASEN : Que peut-on faire au niveau du département pour décharger les collègues sur ce plan ?

Celui-ci a indiqué prendre note de notre demande : « Comment alléger, on verra ce que l’on pourra vous proposer en la matière. Le caractère indu, c’est en cours de discussion au niveau national… un groupe de travail devrait se tenir… Comment on pourrait faire dans ce cadre existant pour simplifier les choses ? C’est un vrai problème. Il faudra trouver des moyens de simplifier.»

Autre aspect évoqué par plusieurs collègues, l’inflation chronophage d’équipes éducatives et d’ESS.

« Je constate aussi qu’une vingtaine d’élèves sur 130 sont concernés, donc on programme ces réunions sur la pause méridienne, ou le soir. J’ai des jours de décharge entiers qui passent dans les ESS. » témoigne une directrice.

Réaction du DASEN : « Il faudra une réflexion départementale sur cette question. On surmédicalise. Ça pose le problème de la responsabilité des parents. »

Nous lui avons fait remarquer que cette situation résulte des politiques éducatives qui ont retiré le tapis de l’institution. Ainsi, la suppression des RASED a significativement impacté les conditions de travail de nos collègues, et en particulier des directeur(trice)s.

Nous lui avons également indiqué qu’il fut une époque pas si lointaine, les équipes éducatives étaient programmées sur le temps scolaire, et on était remplacé. Aussi avons-nous demandé que des moyens de remplacement soient mis à disposition, en particulier pour les écoles qui ont peu de moyens de décharge et de possibilité de répartir les élèves, afin que les EE et les ESS puissent se tenir sur le temps scolaire.

Réponse du DASEN : Difficile de pouvoir le systématiser, mais ça peut s’envisager dans certaines situations.

Le SE-UNSA a évoqué la proposition qu’avait faite le précédent DASEN d’une « charte des bonnes pratiques en relation avec les collectivités ».  « Bonne idée » selon notre nouveau DASEN.

Nous ne partageons pas cet enthousiasme. Les chartes qui ont vu le jour ces dernières années, sous différents prétextes, sont souvent en contradiction avec les textes réglementaires définissant nos droits et obligations statutaires de fonctionnaires d’État.

A l’heure de l’offensive accélérée de territorialisation de l’école du ministre de l’EN, nous serons vigilants à ce qu’une telle charte ne soit pas un instrument de plus visant à placer les enseignants, et en particuliers les directeurs d’école, sous la tutelle des municipalités.

En fin de réunion, le DASEN a annoncé la création prochaine d’un « directeur référent » : « Les candidats seront reçus par une équipe avec M. Brabet et d’autres. Son rôle sera de respecter la logique de primus inter pares : ce ne sera pas un supérieur, ni quelqu’un à qui on demandera des comptes sur ce qu’on lui a dit : un collègue directeur en fonction dans son école, mais avec un temps supplémentaire avec la plus grande autonomie possible. Ce sera un pair ayant une relative bonne expérience qui soit accompagnant et pas dans le contrôle. »

Le DASEN résume ainsi les échanges de ce GT :

– augmenter les temps où les directeurs peuvent échanger entre eux ;

– intervention des directeurs dans la formation initiale et continue ;

– disposer d’un lieu unique ;

– allégement des tâches concernant les PPMS ;

– formation sur les applications ;

– ONDE : utilisation par les mairies ;

– réflexion à engager sur les équipes éducatives ;

– réflexion à engager sur le COEE ;

– formation des directeurs en recueillant leur souhait de formation.

Une prochaine réunion est programmée le jeudi 18 mars.

Défense de l’école maternelle publique républicaine

En application de la loi Blanquer, 5 nouveaux décrets ont été publiés le 9 août modifiant fondamentalement l’école maternelle et les conditions de travail des enseignants qui y exercent (n°2019-822 ; n°2019-823 ; n°2019-824 ; n°2019-825; n°2019-826). Dans cette logique, la circulaire de rentrée confirme le danger dénoncé par la FNEC et le SNUDI-FO pour l’avenir de l’école maternelle et des maîtres qui y sont affectés.
Vous trouverez toutes les informations sur le contenu de ces décrets et leurs conséquences en terme statutaire et de conditions de travail dans notre bulletin spécial maternelle.

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Les «jardins d’enfants» en lieu et place de l’école maternelle : une réalité dès septembre 2019 !

En deux décrets, le ministre intègre les jardins d’enfants dans les écoles privées hors contrat.
4 jours après la fin des classes, avançant à marche forcée dans un contexte de monologue social, le ministre présentera au CTM du 9 juillet, deux décrets qui permettent de substituer les «jardins d’enfants» à l’école maternelle publique. Il confirme les pires craintes de FO.

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Menaces sur la Maternelle

Depuis 15 jours, avec l’aide de médias tout acquis à sa cause qui relaient complaisamment ses propos, le ministre Blanquer tente de démentir le fait que sa loi menace l’existence de l’école maternelle publique. Appliquant le vieil adage selon lequel plus le mensonge est gros, plus il a de chance d’être considéré comme une vérité, le ministre va même jusqu’à affirmer que sa loi viserait à renforcer l’école maternelle.

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Maternelle : Les nouveaux Programmes et la Territorialisation

La ministre a présenté au Conseil Supérieur de l’Education du 5 février le projet de programmes pour l’école maternelle qui devrait rentrer en application à la rentrée 2016.

Dès l’introduction, ces nouveaux programmes de la loi de Refondation de l’école, qui accompagnent le retour à un cycle unique pour l’école maternelle, proposent de « définir les modalités de relations avec les parents », dans la plus grande autonomie.

– L’école maternelle inscrite dans le PEDT…
Pour la ministre « l’école accompagne les transitions vécues par les enfants » et « construit des passerelles au quotidien entre la famille et l’école, le temps solaire et le temps périscolaire ». Les enfants devraient« apprendre à repérer les rôles des différents adultes et des différents espaces de la classe ».

Ainsi au nom de la continuité éducative et de l’articulation des temps éducatifs de l’enfant, ce texte préconise d’institutionnaliser la liaison entre le scolaire et le périscolaire, rendant nécessaire « d’établir des relations avec des partenaires extérieurs à l’école, notamment dans le cadre des projets éducatifs territoriaux ». L’enseignement devenant, au sein de la maternelle, une activité parmi d‘autres, dans une logique partenariale avec les collectivités territoriales.

Prenons un exemple local : la mairie de Boé met en place un « Accueil de Loisirs » utilisant les locaux de deux écoles de la commune « afin de proposer aux enfants des activités respectant des objectifs définis dans le projet pédagogique et d’harmoniser l’accueil périscolaire de toutes les écoles de Boé ».
L’intention est louable mais dans les communes qui ont des objectifs pédagogiques, les écoles soumises au PEdT doivent-elles s’inquiéter de ce qui est proposé à la maternelle ? A minima, la vigilance est de mise…

Car ces programmes s’inscrivent totalement dans la réforme des rythmes scolaires et de l’adaptation de la maternelle aux besoins des PEdT, porteurs de menaces contre les garanties statutaires des PE.

– … pour mieux l’assimiler aux jardins d’enfants municipaux
A plusieurs reprises ces nouveaux programmes transforment l’enseignant en animateur :
« l’enseignant anime des moments qui ont la fonction de faire apprendre.. », au détriment de la mission d’enseigner qui disparaît au sein d’une classe devenue « communauté d’apprentissage », que rien ne différencie plus des structures d’accueil du type « jardins d’éveil ».
Les mots ont un sens, ce n’est pas innocent…

Avec ces nouveaux programmes les écoles maternelles sont transformées en « écoles autonomes » placées en dehors de toute réglementation nationale, « l’évaluation mise en œuvre, étant organisée selon les modalités définies au sein de l’école ». Cela paraît bien à qui ne se demande pas si cette évaluation définie au sein de l’école ne sera pas construite sur des critères territoriaux, locaux, et non nationaux.

FO, pour sa part, ne s’inscrira pas dans un consensus visant à approuver des programmes dont la fonction principale est d’adapter l’école maternelle aux besoins de la réforme des rythmes scolaires, de la généralisation des PEDT et de l’école territorialisée de la loi de Refondation.