L’accouchement des projets de secteur s’annonce douloureux (1)

Lors de la CAPD du 10 mai, l’administration nous a annoncé que serait publié dans cette même journée au COEE l’échéancier de la rédaction du projet de secteur. Le courrier est arrivé….. jeudi 12 mai en fin de journée dans les écoles!

Nous rappelons que l’administration sait depuis la rentrée de septembre que les projets de secteur sont à rédiger et qu’il est de son ressort d’élaborer un calendrier défini des mois à l’avance pour que les enseignants puissent s’organiser.

Des circonscriptions appellent les collègues à se réunir le 18 mai entre écoles de secteur ou demandent aux directeurs de se mettre ultérieurement en relation si les regroupements n’ont pas pu se faire!

Cette injonction de l’administration rajoute une charge de travail et de stress aux collègues: organiser des rencontres la veille pour le lendemain, avec un lundi férié et un mardi de grève.

Malgré nos interventions répétées en CAPD sur l’épuisement des collègues, le rouleau compresseur de l’administration continue d’avancer.

Quand le Snuipp demande à l’administration, en CAPD, les modalités d’organisation de cette après-midi là, nous, au contraire, avons toujours eu une position constante sur cette `2ième journée de pré-rentrée`: le mercredi 18 mai après-midi nous est imposé au nom du rattrapage d’une deuxième journée de pré-rentrée qui n’a pas d’existence réglementaire.

La coupe est pleine! C’est pourquoi, ainsi que nous l’avons indiqué dans notre mail du 12 mai, le SNUDI-FO soutiendra les collègues qui décideront de ne pas effectuer ces heures supplémentaires gratuites. .

Mardi 9 février dans le 7/9 de France Inter,…

Mardi 9 février dans le 7/9 de France Inter, le « zoom de la rédaction » s’est porté sur les nouveaux rythmes scolaires et les difficultés de financement qu’elle engendre auprès des communes.
M. Sihr, Secrétaire National du SNUIipp, présenté comme opposant à cette réforme par les journalistes, a déclaré que cette réforme « n’a pas été suffisamment pensée, insuffisamment financée, et dont la diversité rime avec inégalités, et dont le coût est en train d’être supporté malheureusement par les familles »

Même si janvier est terminé, le SNUDI FO se félicite de cette épiphanie! Comme le dit le dicton « Mieux vaut tard que jamais ! »

Deux après sa mise en route, le SNUipp, qui accueillait pourtant cette réforme positivement, rejoint enfin le SNUDI FO sur la problématique des inégalités des territoires : et oui, certaines communes ont les moyens de mettre en place des TAP de qualités, d’autres non et font de la garderie. D’autres encore font payer aux familles, d’autres non. Et les familles paient car leurs enfants finissant la journée plus tôt, les parents ne peuvent pas les récupérer !

Rappelons que cette problématique n’est que l’adret de cette réforme, l’ubac restant la mise en place des PEdt qui font entrer les communes et les collectivités territoriales dans l’école. Nous le constatons déjà dans notre département notamment avec Boé qui impose une charte informatique ou Miramont qui entend faire part de suggestions pédagogiques à l’équipe enseignante quant à l’enseignement de l’éducation civique et moral, sans compter la municipalité de Villeneuve qui délibère en conseil municipal sur du temps de service gratuit des enseignants, sans opposition de la part du DASEN…

Ne perdons pas espoir, en 2018, le SNUipp sera d’accord avec nous !

À ceux qui doutent encore du démantèlement de l’école et de sa territorialisation

L’avant projet académique 2016-2020 consultable sur le site de l’académie de Bordeaux servira de cadre à la rédaction de nos futurs projets d’école.
Si l’on retrouve les axes classiques, les actions qui y sont inscrites méritent notre attention.

Axe 1 : Améliorer les parcours des élèves

Dans ce point, nous relevons l’institutionnalisation de la liaison école-collège (p 5 et 6) qui sera installée « définitivement en dynamisant les conseils écoles-collèges» et dont l’objectif sera « d’améliorer la continuité des apprentissages dans les 1ers et 2nds degré en optimisant la cohérence (…) des circonscriptions et des réseaux écoles-collèges »

On ne peut s’empêcher de mettre cela en corrélation avec le projet de modification du décret de 2008 sur nos horaires de service et le rapport Caraglio-Leloup qui recommande une modification de l’organisation des circonscriptions, voire leur disparition, au profit d’établissements regroupés du 1er et 2nd degrés autour de financements autonomes, de projets, d’objectifs et de territoires communs.

Axe 2 : Réduire les écarts de la performance scolaire

Ici, nous pointons du doigt le mélange entre ce qui relève de l’Education Nationale et de la politique de la ville avec les Plans Educatifs Locaux ( PEL) ou les Projets Educatifs Territoriaux (PEdT), ces derniers étant déjà mis en œuvre par les municipalités dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires pour les TAP. On y parle de « pilotage ouvert sur les territoires pour la mise en œuvre des projets éducatifs (PEL et PEdT) articulés avec les projets d’établissement, d’école ou de réseau ». (p 11 et 12)

Il faut y voir une conséquence directe de la réforme des rythmes scolaires. Le partenariat ville/école est institutionnalisé. Ne connaissons-nous pas, dans notre département, des municipalités qui, pour des raisons financières ou géographiques, ne parviennent pas à organiser des temps d’accueil périscolaires corrects, alors que des communes plus riches, mieux situées n’ont aucune difficulté?

Comment peut-on faire preuve à ce point de malhonnêteté intellectuelle en laissant croire que ces ouvertures sur la politique de la ville peuvent réduire les écarts des territoires et résoudre la difficulté scolaire ?

Axe 3 : Développer les compétences professionnelles de tous les personnels

Enfin, dans ce dernier chapitre, nous devrions nous réjouir de voir que la formation continue est à l’ordre du jour. Mais ne nous laissons pas leurrer.

– La formation n’est qu’un prétexte à amener les enseignants à s’adapter au cadre imposé par les besoins locaux « cibler la formation continue (…) en développant les formations d’initiatives locales » (p13). Ainsi, si une municipalité décide de mener un projet particulier pour les TAP, l’Education Nationale pourra proposer des animations pédagogiques en lien avec le PEdT, dans le cadre de l’ouverture proposée dans l’axe 2. C’est un premier pas vers le droit de regard sur le contenu pédagogique des collectivités territoriales

– La formation n’est qu’un support pour servir à l’officialisation de ce qui est annoncé dans les 2 axes précédents, à savoir les réseaux écoles-collèges, la refonte des circonscriptions, et la disparition des spécificités des différents corps d’enseignants « initier des formations inter-degrés au service de la continuité des apprentissages ».

Nous sommes dans nos classes, dans nos écoles, loin de ce qui se trame en amont de nos préoccupations quotidiennes. Depuis des années, progressivement, les différentes réformes qui touchent l’Ecole de manière ponctuelle, sans liens apparents, ont insidieusement tissé leurs toiles. Les premières conséquences sur nous, notre travail en classe, notre profession, se font déjà sentir.

Dans cet avant-projet, les orientations pédagogiques tout à fait louables, comme la lutte contre la difficulté scolaire, servent en réalité de paravent à la mise en place des réformes qui continuent de toucher et de détruire l’école.
Qui peut croire que l’adaptation au local, la place grandissante des collectivités peut d’une part résoudre les difficultés de nos élèves et d’autre part améliorer nos conditions de travail ?

Dès l’annonce de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, seul le SNUDI FO avait dénoncé les dérives qui pouvaient en découler : inégalités des territoires, dégradation de nos conditions de travail, mélange collectivités territoriales/Education Nationale et au final territorialisation de l’école.
Force est de constater que ce qui se prépare nous donne hélas raison. Nous regrettons que les syndicats qui étaient favorables à cette réforme n’aient pas été capables de faire cette analyse, désignant alors le SNUDI FO comme syndicat rétrograde !

Modification de nos Obligations de Service

Modification du décret de 2008 relatif aux obligations de service des PE
La ministre veut franchir un cap pour adapter le statut à la «refondation» de l’école !

Le 5 novembre, le ministère a organisé un premier groupe de travail sur un projet de décret aggravant le décret du 30 juillet 2008 relatif aux obligations de service des PE.
D’entrée, le ministère a annoncé aux organisations syndicales que ces nouvelles dispositions s’appliqueraient à la rentrée 2016. On peut alors se demander à quoi sert ce groupe de travail sinon à faire la promotion du dialogue social qui cache un autoritarisme réel, et vise à obtenir l’aval des organisations syndicales.

Sous prétexte «d’adaptation» des 108h et de «reconnaissance» de nouvelles missions liées aux mesures de «refondation», à l’École du Socle, aux PEdT et aux nouveaux cycles, le projet ajoute aux obligations de service une référence à des «missions», ce qui n’existait pas jusqu’à présent.

De quelles missions serait-il question ?
Des tâches diverses et variées qui seront définies a posteriori par des arrêtés d’application «dans le cadre du PPCR*» (parcours professionnels, carrières et rémunérations) et «pour adapter les 108 heures aux différentes situations» découlant des PEDT.
*Rappelons que le protocole d’accord PPCR a reçu la signature de l’UNSA, la CFDT et la FSU. Il a été rejeté par les organisations syndicales majoritaires FO et CGT.

Pour ceux qui doutaient encore de la soumission de l’école Primaire aux PEdT – et donc aux mairies qui en sont les maîtres d’oeuvres – les faits, hélas, nous donnent raison.

Le SNUDI-FO demande le respect des 36 semaines de classe…
L’article 2 du projet prévoit de répartir les obligations de service des PE «sur l’ensemble de l’année scolaire» . Oui, mais c’est une année scolaire qui ne serait plus bornée par les 36 semaines actuelles.
Œuvrant dans le même sens que le ministère, le SE-Unsa a souligné dans ce groupe de travail qu’il s’agit d’inscrire dans la réglementation ce que permet déjà, à titre dérogatoire, la réforme des rythmes scolaires : une année scolaire pouvant aller jusqu’à 38 semaines.Le but est donc d’allonger l’année scolaire et réduire les congés d’été:
-En réduisant les journées de classe ?
-Par transformation des 108 heures en temps `forfaitaire` adaptables selon les `besoins` du territoire, de la mairie, du projet d’école ? (`forfaitisation` demandée par le SNUipp-FSU, le Se-UNSA et le SGEN-CFDT)
-En plaçant des formations obligatoires pendant les vacances pour les enseignants parmi les moins bien payés de l’OCDE (ce qui se fait déjà en Suisse, mais ils sont très bien rémunérés, eux) ?
-En ajoutant des `missions liées obligatoires` ?

De nouvelles missions : travailler plus pour… pas plus…
Le représentant du ministère a évoqué, pour les PE, un «alignement sur des formulations du décret du 20 août 2014» qui, dans le second degré, ajoute aux heures d’enseignement hebdomadaire des «missions liées» obligatoires et non rémunérées dans le cadre de 1607 heures annualisées

Ainsi, selon l’article 4 du projet, les enseignants en milieu pénitentiaire se verraient immédiatement imposer 216 heures annualisées, alors qu’ils n’en ont aucune actuellement.

Enfin, ce projet prévoit également d’inscrire dans le décret de 2008 la liaison école/collège, dans le cadre du cycle CM/6ème et de la réforme du collège pour la rendre incontournable.

Le SNUDI-FO s’opposera à toute remise en cause des droits statutaires des PE.

Statut des PE, réforme du collège, Code du Travail : il n’y a là qu’une même logique de destruction de nos droits collectifs, des statuts des personnels et des Services Publics.

La ministre doit abandonner son projet et l’État doit œuvrer pour l’école de la République et ses enseignants !

Rapport sur l’avenir des circonscriptions du premier degré : un rapport contre l’École, contre les postes et les statuts de tous les personnels, de toutes catégories !

Après les programmes, les statuts, le calendrier scolaire et les rythmes, c’est maintenant à l’architecture même de l’institution scolaire que la « Refondation » s’attaque, en voulant modifier en réalité tout le cadre juridique de l’école républicaine pour achever sa transformation en école des territoires.

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Grève le 11 juin contre la réforme des collèges : vers une jonction avec le 1er degré ?

Communiqué des syndicats des personnels du 1er degré

SNUDI FO, CGT Educ’action et Sud Education

Les syndicats SNUDI FO, CGT Educ’action et Sud Education des personnels du 1 er degré de l’Éducation nationale réunis le 2 juin 2015 à Montreuil, apportent leur plein et entier soutien à la grève du 11 juin dans le 2nd degré initiée par le SNES FSU et le SNEP FSU, le SN FO LC et le SNETAA FO, CGT Educ’action, SUD Education, SIES et SNCL pour exiger l’abrogation de la réforme du collège.

Le SNUDI FO, la CGT Educ’action et Sud Education condamnent le passage en force décidé par la ministre de l’Education nationale qui a publié le décret portant sur la réforme du collège au lendemain de la puissante grève du 19 mai.
Ils considèrent que cette méthode traduit le profond mépris de la ministre vis à vis des personnels et de leurs organisations syndicales.

Ils considèrent que la réforme du collège qui transfert une partie des enseignements sous l’autorité du conseil d’administration du collège n’est que la déclinaison dans le 2nd degré de la territorialisation déjà en route dans le 1er degré via les PEdT et la réforme des rythmes scolaires.

Ils considèrent que le 1er degré est aussi directement impacté par cette réforme du collège, notamment à travers :
– le projet de circulaire ministérielle mettant en cause l’existence même des SEGPA et des conséquences désastreuses pour les personnels y exerçant et pour les élèves,
– la mise en place de conseils communs école – collège découlant de la mise en place de l’école du socle qui s’intègrent aussi dans le nouveau dispositif de la réforme du collège.

En conséquence le SNUDI FO, la CGT Educ’action et Sud Education appellent les
personnels du 1er degré enseignant en SEGPA à participer à la grève du 11 juin pour exiger l’abrogation de la réforme du collège et l’abandon pur et simple du projet de circulaire ministérielle sur les SEGPA.

Considérant que la jonction des personnels du 1er et du 2nd degré est non seulement nécessaire mais qu’elle est à l’ordre du jour dans la grève pour l’abrogation du décret sur la réforme du collège mais aussi pour l’abrogation de tous les décrets instaurant la territorialisation dans l’Education nationale (PEdt – Rythmes scolaires…) le SNUDI FO, la CGT Educ’action et Sud Education appellent les personnels du 1er degré à discuter de cette proposition de grève le 11 juin.
Ils les informent que des préavis de grève ont été déposés par les fédérations FO, CGT et SUD pour le 11 juin 2015.

Entre détail et fondement d’une « réforme »…

M@GISTÈRE : détail d’une formation de cache misère…

Le Snudi-FO demande la suspension immédiate de ce supposé mode de formation continue et « d’animation pédagogique » qui aboutit en fait à remettre en vigueur les méthodes d’évaluation contenues dans le décret CHATEL, qui entraîne des dépassements horaires non comptabilisés et transforme les enseignants en « auto-formateurs » non rémunérés, surveillés, voire exploités.

Lors du CHS-CT.M (Commission Hygiène Sécurité et Conditions de Travail Ministérielle) du 11 mai 2015, le ministère a essayé de rassurer le SnudiFO en annonçant qu’il n’était pas question de « flicage », que le logiciel évoluerait pour prendre en compte les « dysfonctionnements » soulevés.
Pourtant, nous avons vu se confirmer les craintes exposées : temps de travail décompté de manière forfaitaire et sous-évalué, fonctionnement en forum, réunions multiples, « spam » envahissant, confidentialité discutable…

Si la demande unanime des organisations syndicales lors du CHS-CT.M est de ne l’utiliser que sur la base du volontariat sans qu’aucune sanction ne soit prononcée pour ceux qui le refuseraient, le SnudiFO confirme sa revendication de suspension du logiciel M@gistère et des « animations/formations en distanciel » ainsi que la remise en place d’un vrai plan de formation.

Pour une vision plus large, n’oublions pas que…

Le SnudiFO, face au processus de déconcentration et de décentralisation combiné, alerte encore une fois sur les conséquences d’une éducation qui, à terme, ne sera plus « nationale ».
Au moment où un certain nombre de pays européens renationalisent leur éducation pour lui redonner sa qualité perdue, la France décide de livrer aux velléités privées et spécificités régionales l’avenir de nos élèves.
L’Éducation, la reconnaissance de notre statut et nos missions vont subir les aléas et les versatilités de l’exécutif des collectivités territoriales.
Notre école non seulement ne sera plus nationale mais ne sera plus non plus protégée de l’influence des alternances politiques, des copinages corporatistes. L’école de la République s’éloigne petit à petit…

Tout ceci altère nos conditions de travail, ne permet plus de pouvoir exercer sereinement notre mission première qui consiste à instruire les élèves dans le respect des principes de laïcité, liberté et égalité de la République.

Le Snudi FO revendique en conséquence l’abandon du dispositif M@gistère, l’abrogation de la réforme des rythmes scolaires et de la réforme du collège.
FO ne s’oppose pas systématique à toute réforme… FO s’oppose aux réformes qui remettent en cause l’école publique républicaine et le statut de ses personnels.

Déclaration de FO au Comité Technique Ministériel

Pour le FO, l’existence de services publics est porteuse de valeurs d’égalité, de neutralité, de laïcité, de continuité mais aussi de proximité. Or on assiste à un démantèlement des Services Publics avec pour argument – proche de la méthode Coué – celui de la dette/dépense publique, du déficit budgétaire. Les 400 000 emplois publics détruits entre 2007 et 2014, n’auraient pas suffit à faire des économies… et ont aggravé les inégalités.

Cet abandon de l’État engendre déjà des zones sans contrôle, des zones de « non droit » faute d’instruction des dossiers, et une incapacité de la Puissance Publique à répondre aux besoins locaux notamment en matière sociale, de santé ou d’éducation (voir la restructuration de l’Éducation Prioritaire).

Nous avions expliqué que nos collègues refusaient l’amputation de moyens pour les établissements qui sont exclus de la carte de l’éducation prioritaire. L’augmentation des effectifs des élèves ne sera une fois encore pas compensée par le nombre d’enseignants effectivement dans les classes.

Mais elle est puissante la rengaine selon laquelle nous sommes des fonctionnaires privilégiés, à qui il faudrait diminuer des droits au prétexte d’égalité public-privé. Elle n’amène qu’à détériorer nos conditions de travail, affaiblir notre qualité de vie, voire nous paupériser. Le nivellement vers le bas n’est pas source de développement, bien au contraire, à l’inverse du progrès social qui tire la société vers le haut.

Et aujourd’hui, certains voudraient faire porter une part de la responsabilité de événements tragiques de ces derniers jours sur l’École Publique (Il s’agirait, je cite, « d’une défaite éducative qui nous implique tous. »), quand d’autres, pour lesquels tout est bon dans la récupération, les meurtres perpétrés les 7 et 8 janvier sont, je cite « une formidable pierre pour la refondation de l’école », nous ne pouvons pas l’accepter !

Les réformes récentes ont dégradé la confiance et aggravé les conditions de travail des personnels. L’école manque de postes et se débat dans une accumulation de mesures prises en application de la loi dite de refondation de l’école, expression dans l’Éducation Nationale de la politique de « rigueur et d’austérité ».

Cette politique concentrée notamment dans le pacte de responsabilité et le projet de loi Macron assaille tous les services publics et doit être remise en cause. La réforme de l’éducation prioritaire qui se combine avec les mesures de carte scolaire pour la prochaine rentrée, la poursuite de la désastreuse réforme des rythmes scolaires, les modifications apportées aux statuts des personnels, la régionalisation de la carte des formations professionnelles et de l’orientation scolaire, la substitution de l’apprentissage à la voie professionnelle de l’enseignement public restent autant de mesures qu’il faut remettre en cause pour rétablir l’école de la République qui, en aucun cas, ne doit devenir l’école des territoires.

FO rappelle qu’il est indispensable de revenir à un strict respect de la laïcité institutionnelle, ce qui signifie que ni l’enseignement des religions, ni les représentants des religions n’ont leur place à l’école. De la même manière les responsabilités des parents et les responsabilités de l’école sont distinctes, et il faut respecter cette distinction.

Et, puisque nous parlons de laïcité, citons les propos tenus par Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo dans son éditorial :
« Les outils pour résoudre les problèmes géopolitiques et sociaux existent mais ils sont inopérants s’il en manque un : la laïcité. Pas la laïcité positive, pas la laïcité inclusive, pas la laïcité je ne sais quoi, la laïcité point final. »

Pour FO, l’école laïque, c’est l’école qui prépare au libre examen, c’est l’école qui instruit qui, au sens littéral du terme, signifie « mettre debout » ou, pour reprendre les termes de Jacques MUGLIONI « c’est le lieu où l’on apprend ce qu’on ignore pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître. »

Mais, pour préparer au « libre examen », pour mettre debout les élèves qui leur sont confiés, pour leur permettre de se passer de maître, les enseignants ont besoin de la plus large indépendance et de leur liberté pédagogique. Cette indépendance, cette liberté pédagogique des enseignants, elles sont aujourd’hui encore inscrites dans leurs statuts nationaux de fonctionnaires d’État qui les mettent à l’abri des pressions d’où qu’elles viennent, qu’elles soient politiques, religieuses, économiques, associatives ou parentales.

Et à FO nous entendons bien qu’il en soit toujours ainsi.