L’école en état d’urgence : quelle urgence pour l’Etat ?

Tous enseignants, tous citoyens, tous concernés !


Des choix politiques contre l’Ecole de la République

Le SnudiFO constate que comme pour les autres salariés, la situation des personnels relevant de l’Education Nationale, de la Culture et de la Formation Professionnelle continue à se dégrader.

Le SnudiFO considère qu’en dépit des annonces budgétaires enthousiastes, c’est bien le pacte de responsabilité qui s’applique dans l’Education nationale, la Culture, l’Enseignement supérieur et la recherche. Le premier des impératifs que s’est donné le gouvernement est de parvenir à faire baisser la masse salariale dans l’Education Nationale.

Pour le 1er degré : les postes qui cachent la forêt…
Les 3 835 postes annoncés ne permettront pas d’ouvrir des classes, d’alléger des effectifs (plus de 90 000 classes dépassent 25 élèves dont 7 700 plus de 30 élèves), de créer des postes de remplaçants ou de maîtres spécialisés, partout indispensables, de reconstituer les postes de RASED, d’augmenter les volumes de décharge de direction actuellement très insuffisants, de rétablir les départs en stages CAPA-SH…

Les postes annoncés serviront en fait à répondre aux nouvelles « priorités » ministérielles pour lesquelles 2 027 postes sont réservés : dispositif « plus de maîtres que de classes », « scolarisation des moins de 3 ans », réforme de l’éducation prioritaire – décharge de service de 9 journées pendant l’année scolaire pour une formation « inter-degrés » – et des conventions type Cantal (passée entre le ministère de l’Education nationale et l’association des élus du Cantal, elle transfère à cette dernière la responsabilité d’implantation des postes des enseignants du premier degré, la mise en œuvre d’évolutions pédagogiques en échange de regroupements et de mutualisations d’écoles et d’une territorialisation accrue).

Attaque contre les status
Le SnudiFO dénonce l’offensive en cours contre les statuts des personnels – statuts qui constituent un des principaux remparts contre la dislocation de l’Education Nationale – en particulier la volonté de remettre en cause le statut général de la Fonction Publique et les statuts particuliers qui y sont associés. C’est notamment le cas pour les décrets instituant les statuts des enseignants du 1er degré et du 2nd degré qui sont remis en cause en vue de généraliser la référence aux 1 607 h de présence effective pour tous les enseignants. Le SnudiFO réaffirme son exigence de la définition du temps de travail des enseignants dans le cadre de l’article 7 du décret de 2000 (définition en Obligations de Services) et de leurs statuts particuliers, il s’oppose aux 1 607 heures qui imposent – sans aucun avantage pour les élèves – un alourdissement de leur temps de présence et de leurs missions définies dans le cadre des projets locaux. Ce projet de décret sur la modification des Obligations Réglementaires de service (ORS), fait référence au temps de travail « sur l’année scolaire » et non plus sur les 36 semaines d’enseignement. Il vise à remettre en cause les congés des enseignants, en particuier avec des « missions liées n’ouvrant pas droit à rémunération ».
En voulant imposer que les enseignants consacrent une partie de leur temps de service à une activité prévue dans le projet d’école (soumis au PEdT), c’est bien aux missions réglementaires nationales des personnels que la ministre s’en prend pour les placer sous la tutelle des collectivités et associations locales.

Attaque contre les circonscriptions
A propos du rapport Leloup-Caraglio sur le fonctionnement des circonscriptions, le snudiFO considère qu’il s’agit d’un rapport de commande dont les conclusions sont rejetées depuis des années par les personnels car contraires aux fondements et à l’architecture de l’école Républicaine, service public de proximité par excellence.

EREA et salariés précaires
Dans les EREA, la problématique est la même : annualisation et note de service du 14 octobre 2015 où la ministre demande également aux recteurs et IA-DASEN de remplacer progressivement les Enseignants Éducateurs d’Internat par des Assistants d’Education notamment pour le service de nuit. En temps de travail global, ce sont plus de 1 000 postes de fonctionnaires qui sont ainsi appelés à être remplacés par des personnels précaires.

Dans les IA aussi
Concernant les postes des services administratifs, après la purge pratiquée ces dernières années de suppression de 10 000 postes, seulement 100 créations de postes sont programmées alors que les services des Inspections académiques fonctionnent « à flux tendu », voire en sur-régimes pour leurs employés. Mais le Ministère poursuit la création des plateformes de mutualisation des différentes activités (bourses, gestion des ressources humaines qui ne génèrent finalement aucune économie et éloignent les services administratifs des enseignants et de la proximité nécessaire à une meilleure efficacité.

Santé scolaire : le grand déficit… de personnel
Par ailleurs, les crédits consacrés à la santé scolaire (+ 0,3% …) ne permettront pas de couvrir les besoins. Depuis 2012, le nombre de médecins scolaires a diminué de 6,3 %, pour atteindre un effectif de 1 167 médecins. En raison du manque de personnels, certains médecins sont chargés du suivi de près de 20 000 élèves et la moyenne nationale s’établit à un niveau déjà inadmissible de 11 000 élèves pour un médecin scolaire.

L’action
Sur la réforme du collège comme sur le Parcours Professionnel Carrière & Retraite (PPCR dont le seul but est de refuser toute augmentation du point d’indice et de remettre en cause les grilles d’avancement et les statuts particuliers de chaque corps), les rythmes scolaires, la réforme territoriale, la régionalisation et la marchandisation de la formation professionnelle, SnudiFO dénonce la méthode du « passage en force » qui devient la pratique ordinaire de la ministre et son gouvernement.

Le SnudiFO dénonce la poursuite à une vitesse effrénée et sans réelle négociation, de nombreuses réformes (école, collège, territoriales, santé…) qui, si elles sont mises en œuvre, vont avoir de nouveaux et graves impacts négatifs sur le service public rendu aux citoyens et aggraver encore les conditions de travail des personnels. Les premiers éléments de mise en œuvre de la réforme territoriale conduisent déjà à des plans considérables de fusions de service, de suppressions d’emplois, de mobilité forcée des personnels et de licenciements dans la plupart des administrations.

C’est pourquoi le SnudiFO s’inscrit dans la mise en œuvre de la résolution du Conseil National Fédéral d’octobre 2015 : « Compte tenu de l’accélération – menée par le gouvernement – des processus de destruction des acquis et conquêtes sociales, un combat social et républicain couplé à une réaction interprofessionnelle est nécessaire pour mettre fin à toutes ces orientations, l’heure est à la construction du rapport de force par la grève interprofessionnelle. »

La grève
Cette détérioration générale pose immédiatement le problème de l’action pour la satisfaction des revendications. A ce titre, le SnudiFO demande la levée de l’état d’urgence et le respect du droit pour les salariés de manifester, de se réunir et de faire grève et rappelle que ce sont des droits démocratiques fondamentaux.

Dans ce contexte, 15 organisations syndicales du 2nd degré appellent à la grève le 26 janvier prochain pour l’abrogation de la réforme du collège.
Les fédérations de fonctionnaires FO, CGT et SUD appellent à la grève également le 26 janvier « pour une significative augmentation de la valeur du point d’indice, prenant en compte l’inflation subie depuis plusieurs années, pour des mesures générales permettant de compenser les pertes de pouvoir d’achat, pour le développement de l’emploi public statutaire par des créations nettes, dans les très nombreux secteurs qui en ont besoin, pour des moyens financiers à la hauteur des besoins de service public, pour un choix politique de défense d’un service public de proximité garant de la cohésion sociale. »

Le SnudiFO invite les personnels dans les écoles, établissements et services, à rédiger des revendications établissant les classes et les postes nécessaires à l’exercice de leurs missions, leurs craintes sur leurs statuts et à les exprimer à tous les niveaux, notamment dans le cadre de la préparation de la grève du 26 janvier. FO appelle l’ensemble des fonctionnaires à faire connaître ces revendications propres à chaque secteur de travail (qui sont bien souvent la déclinaison des problèmes généraux) comme les revendications communes à tous les fonctionnaires et citoyens.

FO demande aux fonctionnaires de considérer les moyens qui restent aux citoyens pour défendre leurs droits et acquis. Comment forcer le gouvernement à changer de politique, à ne plus suivre les recommandations d’austérité des instances libérales ?
La construction d’un rapport de force est le dernier recours qui reste aux citoyens, commençant par la grève du 26 janvier et également la poursuite de la grève, si le gouvernement continue à faire la sourde oreille .
L’autre moyen est la syndicalisation.

La syndicalisation
Se syndiquer ce n’est pas s’opposer à son ministère et à son métier, c’est au contraire la possibilité d’y être actif, d’avertir et de prévenir, de nous battre pour nos conditions de travail et de salaire.
Mais pour être entendus nous devons être représentatifs : Il est donc important d’adhérer au syndicat.
Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus et écoutés, plus nous pourrons alerter les collègues sur les difficultés du quotidien et les risques sur l’avenir. 
Adhérer au SnudiFO c’est adhérer à un syndicat reconnu, libre, indépendant de toutes idéologies économiques, religieuses, politiques et dont les analyses se sont toujours révélées justes quant-aux orientations prises par les gouvernements qui se succèdent depuis plusieurs années.
Les salariés, quels qu’ils soient, n’ont jamais rien obtenu sans l’arracher aux pouvoirs auxquels ils étaient soumis, ils ne garderont rien sans se battre.