Discours du Premier ministre – Réaction de FO. Pour FO, il y a beaucoup d’absents dans le discours du Premier Ministre

Premier grand absent, celui de la considération – sur la- quelle pourtant le Premier ministre a conclu, mais qui manifestement ne s’adresse pas au dialogue social et à ce que portent les syndicats. Les rares moments où ceux- ci sont invoqués, c’est dans un rôle limité à la mise en œuvre de politiques décidées par le gouvernement. Il y a là un grand écart avec le discours du Président de la République à l’OIT : on est malheureusement loin de la cohérence à laquelle il se référait entre la parole et les actes au niveau national. L’annonce de la réforme du CESE risque malheureusement de réduire aussi la place du dialogue économique, social et environnemental.

FO ne taira ni ses analyses, ni ses revendications, ni ne fai- blira quant à la mobilisation nécessaire pour les faire en- tendre.

FO appelle encore une fois le gouvernement à entendre le malaise et le mécontentement qui s’exprime fortement dans la Fonction publique, contre le projet de loi de trans- formation, comme celui de la santé ou de l’éducation et à ouvrir au plus vite de véritables négociations permettant d’apporter d’urgence des réponses concrètes aux revendications exprimées tant en termes de rémunération que de conditions de travail et d’emplois.

Autre grand absent, les salaires. Encore une fois, force est de constater que tout est fait pour éviter leur augmentation au profit d’éléments annexes de rémunération, qui plus est exonérés de cotisations sociales ou de fiscalité (prime exceptionnelle et intéressement).

Sur ce sujet en particulier, FO ne peut en rien souscrire à une conception dirigiste de la négociation collective, le Premier ministre évoquant la notion d’accords types destinés à favoriser l’intéressement.
Pour FO, répondre en matière de pouvoir d’achat par la baisse de l’impôt sur le revenu n’est pas la solution. Elle ne répond pas davantage à la nécessité d’une refonte globale visant plus de justice fiscale et risque de se traduire par toujours plus de réductions de moyens des services publics. A ce sujet, FO met en garde contre l’annonce de maisons France Services qui à l’évidence vont se faire au détriment des implantations de services existantes (Trésor public, bureaux de postes…) et impacter l’emploi des agents concernés.

FO réaffirme la nécessité de l’augmentation du SMIC ainsi que de la valeur du point d’indice des fonctionnaires, ainsi que la relance des négociations de branches sur les salaires.

Concernant l’assurance chômage, FO rappelle que l’échec de la négociation vient à la fois du cadrage imposé par le gouvernement et de son ingérence. FO attend des précisions concernant le bonus/malus sur les contrats courts qui pourrait être mis en place, rappelant qu’elle avait proposé un mécanisme dont les simulations avaient montré l’efficacité. FO conteste dans le même temps le durcissement de l’entrée dans les droits annoncé, qui pourrait pénaliser justement les salariés précaires qui subissent les contrats très courts. FO conteste également la dégressivité que veut imposer aux cadres le gouvernement, rappelant que les cadres contribuent beaucoup plus en recettes pour le régime qu’ils n’en bénéficient. Enfin, FO met en garde contre toute différenciation ou inégalité en matière de droits au prétexte de traitement au plus près des territoires de l’accompagnement en matière d’emploi.

Concernant les retraites, le Premier ministre confirme les orientations générales du gouvernement visant à un régime universel par points et supprimant les régimes existants, bien qu’il reconnaisse que ceux-ci assument globalement leur office. Encore une fois, les régimes de retraites ne pourront pas corriger le déficit d’emploi et d’emploi stable et correctement rémunéré sans affecter à la baisse les droits à pension de toutes et tous. C’est faire payer à la Protection sociale l’échec en la matière des politiques économiques, que le Premier ministre a lui-même reconnu, constatant le maintien d’un chômage de masse et de la précarité. D’ailleurs le Premier ministre confirme les annonces du Président de la République visant à aller vers un âge de départ effectif à 64 ans. Quant à l’annonce d’une pension à 85% du SMIC au minimum pour une carrière complète, FO rappelle que cet objectif a été fixé par la loi en 2003, et qu’il devait être atteint en 2008… Au demeurant, FO rappelle que le gouvernement plutôt que de ré- pondre par l’augmentation du SMIC en décembre dernier, a choisi de compléter le SMIC par une prime d’activité de 100€. Qu’en sera-t-il alors des pensions

FO réitère son opposition à un régime universel par points qui à l’évidence conduira à un recul des droits.

FO appelle encore une fois le gouvernement à redonner une pleine considération à la négociation collective et aux analyses et revendications portées par les syndicats et confirme sa détermination à mobiliser les salariés.

Paris, le 12 juin 2019

Groupe de travail ministériel du 13 mai sur les évaluations nationales CP CE1

Lundi 13 mai, se tenait au Ministère un groupe de travail consacré aux évaluations nationales CP et CE1 où la représentante du ministre a invité les représentants des organisations syndicales présentes (SNUipp, SEUNSA, SNUDI-FO, SGEN-CFDT, SNE) à faire état de leurs remontées sur le contenu de ces évaluations afin de préparer celles qui seraient mises en œuvre à la rentrée prochaine.

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La Loi Blanquer expliquée entre les lignes…

« Axes de progrès  »
« Ecole de la Confiance  »
«  Ensemble pour l’école inclusive »
« Pôles inclusifs d’accompagnement localisés » (PIAL)
« L’ exemplarité … »

Belle utilisation d’un « langage positif » contre lequel le citoyen lambda ne comprend pas que l’on puisse s’y opposer.
Pourtant… La réalité cachée derrière ces mots n’est en rien positive et détruit – parfois sous couvert « d’expérimentation » – les fondements mêmes de l’école de la République, les statuts des agents de l’Education Nationale, pour mieux les contrôler, pour mieux ouvrir l’enseignement à une philosophie libérale à visées budgétaires qui ne fait pas de la justice et de l’égalité (à laquelle on substitue le mot « équité »…) le fondement de l’école.

Vous trouverez en pièces jointes un projet de tract aux parents pour expliquer la loi Blanquer et plusieurs documents pour décrypter les intentions du ministres et démêler le vrai du faux.
Ces documents sont pour le moment destinés à vous informer car ils résument bien les choses à ce qui est essentiel.
Nous déterminerons rapidement les meilleurs moyens de les diffuser auprès de tous les citoyens car tous sont concernés.

ATTENTION, la diffusion de ces informations ne doit pas être faite en vous mettant en défaut par rapport à l’Administration !
Ce sont des documents syndicaux qui ne peuvent être distribuées à la rentrée et la sortie des classes que par des représentants du personnel.
Elus et parents ainsi que leurs associations peuvent les utiliser pour s’informer !
Le BO « Droit Syndical » précise que « une information plus complète, précisant les raisons et les objectifs de l’arrêt de travail peut être diffusée à l’initiative des organisations syndicales ou des associations de parents d’élèves, voire des collègues grévistes ». C’est fait sous pli cacheté (enveloppe) et généralement en dehors de l’école.
Ces documents d’information sur la loi Blanquer ne sont pas, en l’état, explicatifs d’une grève précise.
Nous vous déconseillons donc de les distribuer vous-même.
Les élus et les parents peuvent par contre se tourner vers nous pour les obtenir si nous n’avons pas la possibilité matérielle de venir les distribuer devant votre école en dehors des heures de service.

PETIT RAPPEL : Les droits et obligations des fonctionnaires d’État sont gérés par la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 dans laquelle la notion de « devoir de réserve » n’existe pas…
Notre statut précise seulement (art.26) que les fonctionnaires doi­vent faire preuve de discrétion professionnelle pour tout ce dont ils ont connaissance à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Par ailleurs, nous avons l’obligation de neutralité en classe.
Les seuls fonctionnaires pour lesquels s’applique un droit de réserve, sont les « fonctionnaires d’autorité » qui, étant placés à un poste hiérarchique, ne sont pas libres de leurs expressions et dont les propos personnels pourraient, du fait de leurs fonctions, être compris comme étant la position du service public qu’ils représentent. Les enseignants n’en font pas partie.
L’Administration joue ici sur la confusion « discrétion professionnelle » / « Devoir de réserve ».

C’est cette liberté de penser et d’expression que « l’exemplarité » veut remettre en cause. C’est extrêmement préoccupant !