« Votre temps partiel, je crois que ça va pas être possible, pas être possible »
De « Zebda » Poggioli
« On peut reconnaître une qualité au DASEN : la transparence ! Il dit, il fait !
Lors de l’audience intersyndicale sur le problème du remplacement, dont vous subissez tous et toutes les conséquences, il avait annoncé que pour pallier le problème :
– il traiterait les demandes de temps partiels sur autorisation au cas par cas.
– il refuserait les exeat sauf exception d’un échange.
Certains syndicats ont pu vous dire « il ne faut pas être alarmiste », « ça ne se fera pas », « peu de collègues seront concernés », « ce que dit le Snudi Fo, c’est pas vrai » …
Nous voici entrés dans une nouvelle ère de despotisme où le DASEN n’a que mépris envers ceux et celles qui tous les jours ont une classe, qui assurent comme ils peuvent avec les moyens qu’on leur donne, qui viennent travailler malades parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas remplacés, qui affrontent quotidiennement des situations de conflits dans leurs classes avec des enfants qui relèvent de soins adaptés, devant la porte de leurs classes avec les parents, devant la porte des écoles avec les collectivités.
Vous aimez votre travail. D’ailleurs, vous avez toujours fait tout ce qu’on vous a demandé, vous y avez sacrifié parfois votre vie de famille. Mais là, vous n’en pouvez plus et vous voulez un temps partiel pour continuer à enseigner parce que c’est dans votre ADN. Vous n’êtes pas dans les critères ? Vous voulez de la reconnaissance ?
Tant pis ! Ici, on ne fait pas du paternalisme !
Attention… ici, on gère ! Mais remettons les choses à leur place : qui gère quoi ?
Notre propre administration nous colle l’image de fonctionnaires abusant du système, multipliant les arrêts maladies, les temps partiels, les disponibilités. Elle nous fait porter la responsabilité d’une mauvaise gestion des ressources humaines.
Les mutations interdépartementales bloquées, ce n’est pas nous.
Les dotations de postes qui ne servent que les postes à profil, ce n’est pas nous.
L’absence des RASED, ce n’est pas nous.
L’inclusion scolaire, ce n’est pas nous.
La réforme des rythmes scolaires et l’impact sur nos classes, nos vies personnelles, ce n’est pas nous.
En revanche, NOUS, nous avons les élèves, avec des vies de plus en plus compliquées qui impactent les nôtres. »
* * *
Le texte ci-dessus est un projet d’article écrit le 9 mars, exprimant notre indignation, au moment de la parution de la circulaire du DASEN concernant les temps partiels sur autorisation.
Aujourd’hui, le constat est le suivant :
– nombre de collègues ont dû développer, par écrit dans un premier temps, lors d’un entretien éprouvant ensuite, les raisons pour lesquelles ils/elles sollicitaient un temps partiel, dévoilant ainsi certains aspects de leur vie privée ou de leurs soucis de santé à deux reprises, en subissant parfois des remarques peu amènes sur ceux-ci ;
– certains collègues n’ont pas souhaité se livrer à ce jeu de dupes et ont préféré renoncer à leur temps partiel d’emblée ;
– 22 collègues au total se sont vus opposer un refus du DASEN ;
– 4 collègues dont le mi-temps annualisé pouvait être reconduit tel quel restent également sur la touche, alors que cela ne gênait aucunement le bon fonctionnement du service (pas de remplaçant à prévoir et tout bénéfice pour les élèves qui ont toujours un enseignant en pleine forme en face d’eux…).
Les 77 temps partiels accordés sur autorisation cette année peuvent légitimement s’attendre à être également remis en cause dans les années à venir.