Frais de déplacement, situation des RASED

Après le rassemblement et l’audience du 11 avril


Dix collègues des RASED se sont rassemblés devant la DSDEN mardi 11 avril à l’appel du SNUDI-FO et du SNUipp-FSU pour faire valoir leurs revendications, portant sur :
le remboursement des frais de déplacement : en raison d’une enveloppe très insuffisante, beaucoup de collègues sont contraints de mettre la main à la poche pour assurer correctement leur mission ;
la création de postes de psychologues scolaires, de maîtres E et G : après les milliers de suppression de postes intervenus entre 2008 et 2012 et non recréés depuis, toute la profession est confrontés à des RASED en nombre insuffisant et incomplets.

Une délégation de 5 personnes (deux délégués syndicaux et trois membres de RASED) a été reçue, en l’absence du DASEN, par Mme Errant, IEN-ASH, et Mme Pujos, DRH.

1. Les membres de RASED se sont fait les porte-paroles de ce que vivent nombre de leurs collègues :
– Beaucoup de fatigue, en raison de secteurs très étendus, des remboursements qui dans bien des cas ne couvrent (situation au premier trimestre de l’année scolaire) qu’une fraction limitée des déplacements réellement effectués au regard de nos déplacements réels. Par exemple : 10 euros, 35 euros, pour 6 mois, 117 euros pour plus de 2000 Kms parcourus…
– On peut se poser la question de la place de l’enfant en difficulté dans une institution qui ne paie pas les déplacements qu’effectue son personnel itinérant. Alors que leurs déplacements doivent être remboursés…
– Les enseignants nous adressent des demandes pressantes et toujours plus nombreuses auxquelles ils attendent légitimement des solutions et du soutien ; nous sommes de moins en moins nombreux, pas ou plus de G, peu de E, parfois un psychologue seul sur tout un secteur rural, il faut donc se déplacer de toute façon.
– On nous dit de prioriser…! Comment prioriser lorsque l’on travaille avec de l’humain ? des enfants en souffrance, des familles en détresse et des enseignants démunis…?
Comment travailler correctement sans moyen ? Je suis seule sur mon secteur. Où est la place de l’enfant en difficulté dans ce système ? Cela engendre de la culpabilité du stress et de la fatigue et influe sur la santé.

La DRH répond que l’enveloppe est déléguée par le rectorat, le DASEN doit faire avec. Elle indique que les enveloppes qui vont être allouées en 2017 seront un peu augmentées en raison de la suppression de stages de formation continue, car il s’agit d’une même ligne budgétaire.
Commentaire : Devrait-on se satisfaire de la remise en cause de la formation continue, pour que les collègues itinérants voient leurs remboursements augmentés?!

A la question posée de savoir quel pourcentage des déplacements couvre l’enveloppe allouée, il apparaît que l’administration n’a pas d’estimation des besoins réels. L’IEN-ASH reconnaît qu’il y a eu une grosse réduction des moyens ces dernières années.
Commentaire : Les 11 postes qui n’ont pas été pourvus dans le département depuis la rentrée, et qui plombent le volant déjà insuffisant des TR, ce sont des moyens alloués au département et qui n’ont pas été consommés : de toute évidence, s’ils ont servi ailleurs, ce n’est pas pour mieux rembourser les déplacements des collègues des RASED…

2. La délégation a ensuite fait état de la situation désastreuse des RASED. Seulement 20 antennes dans le département, soit en moyenne 1 500 à 2 000 élèves par RASED ! A cela s’ajoute le fait que nombre d’antennes sont incomplètes : il manque deux postes de maître E et 14 postes de maîtres G (Le SNUDI-FO revendique depuis des années un RASED complet pour 800 élèves) !

L’IEN-ASH a tenté de nous rassurer en précisant qu’il y avait eu moins de fermetures de postes RASEd dans le Lot-et-Garonne que dans d’autres départements (!). Selon elle, la logique du DASEN est de réabonder les RASED. Nous lui avons fait remarquer que cette « volonté » se traduisait par la création d’un seul poste (G). « L’inspecteur d’Académie ne fait pas ce qu’il veut » a-elle ajouté, tout en reconnaissant qu’il y a effectivement beaucoup de situations difficiles dans le département.

A la question de savoir si quelques postes de RASED pourraient être créés d’ici la rentrée de septembre, l’administration renvoie au Comité technique de rentrée.

Commentaire : Cette – très hypothétique – création de postes de RASED se ferait au détriment des postes classes puisque la priorité des priorités pour le DASEN, ce sont les mesures liées à la « refondation » de l’école…

Un peu plus d’une heure après être entrée dans les locaux de la DSDEN, la délégation retrouve les autres collègues, tous restés pour entendre le compte-rendu.
La discussion s’engage. Les collègues présents ne veulent pas en rester là. L’un des membres de la délégation formule alors une proposition : que les collègues des RASED fassent la « grève » du déplacement : ils restent dans leur école de rattachement. La discussion qui s’ensuit permet de préciser l’initiative :
→ les collègues des RASED seraient appelés à rester dans leur école de rattachement au cours de la période du 29 mai au 9 juin ;
→ tous les collègues étant concernés par leurs revendications, les conseils des maîtres seraient invités à adopter une motion de soutien à ces revendications, motions qui seraient adressées au DASEN.

Concernant le remboursement des frais de déplacement, des collègues n’excluent pas un recours au Tribunal Administratif.
Il est convenu de reprendre contact après les vacances de printemps pour en préciser les modalités.