Les Etats à la botte des marchés financiers ?

Après la séance de « pédagogie de l’angoisse sur les dépenses publiques » organisée par le gouvernement lors de sa conférence sur les déficits publics le 28 janvier, la panique boursière du 5 février au sujet de l’endettement public de quelques pays répond de la même logique.


Sous le diktat des marchés et des agences de notation s’opposant à la moindre régulation financière ou à un interventionnisme public financier, les Etats cristallisent toutes les inquiétudes autour de la dette publique afin de persuader l’opinion de la nécessité d’une cure d’austérité d’une envergure exceptionnelle.
La cgt-FO rappelle que le déficit public de la zone euro reste à 6,1% du PIB (11,2% aux Etats-Unis) et que la progression des dettes publiques des Etats est essentiellement due à la crise et aux aides publiques consenties pour sauver le système financier et les banques !

La cgt-FO met en garde contre tout plan de réduction structurel des dépenses publiques qui pourrait s’avérer suicidaire compte tenu de la faiblesse de l’activité, des salaires et de l’emploi. La cgt-FO s’oppose à l’austérité, a fortiori dictée par les marchés.

De plus, dans de nombreux pays dont la France, l’épargne est élevée et la dette privée est loin d’être inquiétante.

Un état des lieux des recettes fiscales (par l’impôt sur le revenu principalement et en revenant sur le bouclier fiscal et les niches) s’impose pour répondre aux besoins en services publics et aux enjeux que pose le financement des régimes de protection sociale collective.

Par l’aide publique massive (plan de relance, sauvetage des banques, aides au secteur automobile, grand emprunt, etc) l’économie s’est retrouvée sous « respiration artificielle » au prix, certes, d’un envol inévitable de l’endettement public. En refusant de redéfinir une fiscalité juste, égalitaire et redistributive, en restant prisonnier d’un pacte de stabilité qui n’a plus aucun sens et en se pliant aux ordres de la planète finance, le gouvernement risque de comprimer les salariés et les ménages les plus modestes : d’un coté une limitation des marges de manœuvre en terme de relance du fait des déficits et de l’autre la mise en œuvre de politiques d’austérité publique et sociale d’une ampleur inégalée (en accélérant par exemple la RGPP) pour réduire la dette.

Pour la cgt-FO, un tel scénario issu d’attaques spéculatives contre l’endettement public n’est pas acceptable. Seule la régulation financière internationale peut y mettre fin.