CEDRE : Souriez, vous êtes évalué.

Désormais, nous avons CEDRE : l’évaluation du savoir faire et du savoir-être de l’enseignant… par les enfants (et leur famille) !


Nous portons au regard de votre analyse critique sur l’évaluation nationale CEDRE (Cycle des Evaluations Disciplinaires Réalisés sur Echantillons) concernant la maîtrise de la langue en fin d’école primaire.
Ces évaluations nationales se déroulent du 18 au 29 mai dans 518 écoles  « tirées au sort ». Tous les élèves de CM2 de ces écoles sont concernés.

Outre le travail considérable que cette évaluation demande aux collègues et qui ne rentre pas dans le cadre de leurs obligations de service, sa dernière partie laisse perplexe quant à son but réel.
En effet de la page 55 à 66, le questionnaire soumis aux élèves n’a rien à voir avec la maîtrise de la langue mais relève d’une évaluation de l’enseignant par ses élèves à qui on demande d’exprimer leur ressenti face à certaines situations !

Qu’on en juge par quelques questions relevées dans cette évaluation :
« En classe, je travaille parce que je n’ai pas envie que mon enseignant(e) me punisse »
« Franchement, je n’arrive pas à voir à quoi sert de travailler à l’école »
Habituellement à l’école ou avant d’y aller : « J’ai peur », « J’ai mal à la tête », « je me sens gêné avec le maître ou les autres élèves » et d’autres questions tout aussi choquantes !

Pour le SNUDI-FO, l’évaluation CEDRE s’oriente vers une culpabilisation et une accusation des enseignants, dans le cadre plus large de la destruction de nos statuts au sein de la « dénationalisation » de l’école. Elle ne peut revêtir un caractère obligatoire et les collègues sont en droit de refuser de la faire passer à leurs élèves, en tout ou en partie et notamment sa fin dont les réponses doivent être données sous forme de QCM (ce qui n’a rien à voir avec la maîtrise de la langue) ne laissant la place à aucune possibilité d’explication, permettant toutes les interprétations…

Nous invitons les collègues à s’adresser au SNUDIFO47 en cas de pressions de la hiérarchie.