Le Comité Technique Académique, qui s’est tenu ce vendredi, a donc attribué 10 postes pour notre département.
Mais sur ces postes, près de 5 seront utilisés pour l’augmentation de la décharge de direction (ce qui est une de nos revendications), d’autres seront utilisés pour le dispositif REP, et d’autres pour la scolarisations des moins de 3 ans ou les maîtres supplémentaires… En clair, il ne restera rien, ou presque rien, ou même il manquera des postes pour l’ouverture des classes nécessaires.
Ce n’est d’ailleurs jamais bon signer quand le ministère décide de reporter les opérations de carte scolaire après les élections…
Des postes en plus, vraiment ?
Nationalement, 2511 postes sont prévus pour la rentrée 2015, pour 23 400 élèves supplémentaires. Derrière ces chiffres il y a une réalité bien différente : entre septembre 2011 et septembre 2014 il y a eu en tout 894 enseignants du Primaire en plus pour 70 500 élèves supplémentaires. En moyenne, un PE supplémentaire pour 78,9 élèves en plus !
Ce manque de postes entraîne des effectifs en hausse dans les classes, un manque dramatique de remplaçants, des RASED disloqués. Des moyens seront affectés à différents dispositifs de mise en œuvre de la « refondation » de l’école. Réjouissant ? Ces postes seront pris sur les 2511 annoncés… À noter que le nombre de remplaçants va encore se réduire au moment où les remplaçants qui doivent faire plus de 24 h hebdo avec les décrets Peillon / Hamon seront invités à récupérer du temps sur les périodes de moindre besoin de remplacement !
Le nombre de postes pour accueillir les élèves supplémentaires dans les classes va donc être extrêmement réduit.
Le nouveau modèle de répartition des moyens s’inscrit dans le processus de territorialisation et la réforme territoriale (13 grandes régions)
La ministre a présenté un document intitulé « un nouveau modèle de répartition des emplois dans le 1er degré public – au plus près des réalités territoriales ». La ministre veut une logique de « répartition » pour écarter toute discussion sur la dotation elle-même, laquelle est insuffisante au regard des besoins.
Le modèle actuel « crée des emplois en fonction des prévisions d’effectifs d’élèves » et « équilibre le rapport nombre de profs/nombre d’élèves » entre les académies. Le nouveau modèle a pour objectif de « privilégier les critères externes à l’Éducation nationale » pour « aider les académies rurales et les plus défavorisées » sans aucune référence aux effectifs et au rapport Profs/élèves.
Le document ne part donc plus des besoins des personnels et des élèves mais de ceux, supposés, des « territoires », le tout dans une logique comptable d’austérité au détriment des conditions d’enseignement pour les professeurs et les élèves. En supprimant le seul critère objectif, la prévision d’effectif, le ministère à les mains libres pour répartir la pénurie imposée par la politique d’austérité.
Dans la réalité, le critère majeur devient la recherche de regroupement / mutualisation des écoles pour réduire le nombre d’école, d’enseignants et augmenter les moyennes d’effectif par classe.
Une méthode que la ministre entend généraliser : la convention Cantal.
L’expérimentation dans le département du Cantal d’une convention entre le ministère de l’Éducation Nationale et l’Association des élus du Cantal, transfère à cette dernière la responsabilité et la décision d’implantation des postes des enseignants du 1er degré en échange de regroupements, de mutualisation d’écoles et d’une territorialisation accrue !
La généralisation de cette expérimentation – qui fera se déplacer de plus en plus loin une majorité de parents – ne peut qu’amplifier le processus de réduction du nombre d‘école déjà engagé donc du nombre de postes. Plus encore, la « Convention Cantal » prévoit, entre autres « Le partage d’un diagnostic du territoire et de la volonté commune, Éducation nationale et élus, de mettre en œuvre une évolution pédagogique et structurelle …»
Comment continuer à nier que les élus interviennent dans la pédagogie via les PEdT… ?
Comment nier le glissement des responsabilités de l’État vers celles des « Territoires » ?
Alain Rousset, président de la région Aquitaine et de l’Association des Régions de France l’avait dit lors de ses vœux à la Presse en janvier 2014 : « Les enseignants deviendront agents territoriaux bien plus vite qu’ils ne le pensent ».
Le SNUDIFO se bat pour le maintien de corps nationaux de fonctionnaires d’État d’éducation. L’existence du Service Public républicain et de l’École Publique sont indissociables de celle de fonctionnaires d’État, indépendants des pouvoirs et des lobbies locaux.
Le SNUDIFO se bat pour le maintien de critères objectifs (les prévisions d’effectifs) et demande l’abaissement des seuils d’ouverture à 25 élèves par classe.
Remplissez et renvoyez la fiche carte scolaire ci-jointe au SNUDIFO.