Postes et Salaires : la vérité sur les chiffres !

30 000 postes en plus ? Le ministre veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes…

Le 29 juin 2013, la commissions des finances de l’Assemblée Nationale publie son rapport sur le projet de loi de finances 2014. Plus personne ne peut se cacher derrière les annonces dithyrambiques de créations de postes dans l’Éducation Nationale, les « 60.000 ».

Les faits sont les faits : l’Éducation Nationale a créé 8.781 postes en tout et pour tout en 2013 et en créera 8.804 en 2014, là aussi pour solde de tout compte.

Pour la FNEC-FP FO, c’est loin de répondre aux revendications des personnels alors que des dizaines de milliers d’élèves supplémentaires sont annoncés en cette rentrée 2013. En 5 ans, 80 000 postes ont été supprimés !

Pour tenter de rassurer les personnels, le ministre annonce 30.000 créations de postes pour le 1er septembre. Là encore la commission des finances donne la clé : ce seront 30.000 contrats aidés dont 10.000 pour les directeurs d’école (il y en avait 20.900 en 2010).

Le ministre n’en reste pas là et s’empresse de changer la donne : ce ne seront plus des salariés privés d’emploi au RSA qui bénéficieront de ces contrats, car ses services précisent, « vous veillerez à privilégier, dans la mesure du possible, les profils de jeunes diplômés » (circulaire DAF-DGESCO).

Le ministre Peillon est bien un ministre de l’austérité.

Le ministre continue sa recherche de personnel au moindre coût, il s’applique à diminuer le coût du travail, donc les salaires.

Après l’Emploi d’Avenir Professeur (contrat de droit privé à 900€, bourses comprises, recruté à partir du niveau L2 et pour lequel l’Éducation Nationale ne débourse que 400€ au maximum), après les contractuels 2014 du concours avancé, payés 953€ , voici le contrat aidé, diplômé, à 750€ pour 20 heures par semaine…

On comprend mieux pourquoi, sans états d’âme, le ministre décide de baisser le traitement des futurs lauréats des concours normaux 2014 de 300€ pour les certifiés, professeur des écoles, CPE ou PLP et de 400€ pour les agrégés en les faisant débuter au 1er échelon…

Pour ce qui concerne les mesures catégorielles, que certains syndicats veulent faire passer pour une avancée, le ministre se moque des personnels : seule la FNEC-FP FO dénonce cette mascarade et revendique 1200€ par an comme l’ISOE versée aux profs du 2d degré.

Le 27 juin dernier, le ministre a fait savoir qu’il avait décidé unilatéralement et sans discussion d’étendre le versement des 400€ bruts, soit 340€ nets, soit 28€ mensuels, attribués jusqu’à maintenant pour les évaluations, à certaines catégories de PE qui mettraient en oeuvre ses réformes.

Or, si les traitements avaient suivi le taux de l’inflation depuis 2010 :
– un collègue qui gagne aujourd’hui 1500€ / mois devrait percevoir 1609€.
– un collègue qui gagne aujourd’hui 1800€ / mois devrait percevoir 1931€
– un collègue qui gagne aujourd’hui 2000€ / mois devrait percevoir 2144€
– un collègue qui gagne aujourd’hui 2300€ / mois devrait percevoir 2465€

La délégation de la FNEC-FP FO s’est opposée aux annonces du ministre et a revendiqué :
– l’augmentation immédiate des traitements de 5 % et l’attribution de 44 points d’indice (200 € nets) au titre du rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2010:
– 1200 € d’indemnité correspondant à l’ISOE versée aux profs du 2ème degré
– l’augmentation à 7 % puis à 15 % du taux de passage à la hors classe

Pour la FNEC-FP FO, cette politique de précarité généralisée, de baisse des rémunérations détruit le statut et le traitement. C’est la même politique qui s’attaque aux retraites. Elle vise à baisser les salaires des professeurs en introduisant des contrats sous payés. La réponse d’un rectorat à une délégation FO contre les suppressions de postes d’AED est éclairante : « un AED, c’est 4 contrats aidés dont 75% de la rémunération sont pris en charge par le ministère du travail ; l’Éducation Nationale ne paie que 25% des 750€ » !

Pour la FNEC FP-FO, la précarité, c’est l’austérité.

Aucune stratégie de communication ne saurait masquer longtemps la réalité : le gouvernement s’est mis dans la seringue de l’austérité et il l’applique à l’école publique et aux statuts des personnels.