À la suite de l’intersyndicale nationale du 24 septembre, dont les décisions ne nous satisfont pas, le SNUDI FO 47 s’adresse à vous pour débattre d’autres perspectives.
Que combattons-nous ?
Une réforme qui érige en loi le triple vol de nos retraites.
Premier vol : de 1992 à 2008 les patrons ont été exonérés de 255 milliards d’€uros. Ces exonérations ont été partiellement compensées par l’État à hauteur de 225 milliards. Il manque donc à la Sécu 30 milliards. Cet argent c’est le nôtre, c’est notre salaire différé.
Deuxième vol : L’État compense, pas en totalité, ce qu’auraient dû verser les patrons, avec nos impôts…
Troisième vol : Avec cette réforme le gouvernement veut combler ce « déficit » en baissant nos retraites, en allongeant la durée de cotisation.
Et dans le même temps, 47 milliards d’€uros de bénéfices pour les entreprises du CAC40 en 2009, 700 millions d’€uros reversés aux plus riches avec le bouclier fiscal, 6 milliards pour la loi TEPA…
Prendre l’argent aux salariés pour le donner aux plus riches… Quel syndicat peut accepter cela ?
Obliger le gouvernement à retirer cette réforme des retraites, c’est l’obliger à ne pas obéir aux injonctions des marchés financiers, c’est remettre en cause les exonérations patronales, proposer d’augmenter les salaires et de créer les emplois nécessaires dans tous les secteurs pour pérenniser notre système de retraites par répartition.
Notre responsabilité est grande vis-à-vis de tous les salariés et de tous les jeunes.
Est-ce que des manifestations le samedi ou des grèves tous les 15 jours peuvent faire reculer le gouvernement ?
Le rapport de force nécessaire exige une grève interprofessionnelle nationale, pour bloquer le pays, pour obtenir le retrait de cette réforme des retraites, comme en 1995.
Pour une enquête qui leur a été proposée pendant la manifestation à Agen du 23 septembre, à la question « Qu’est-ce qui est nécessaire selon vous pour obtenir l’abandon de la réforme ? », les manifestants ont répondu quasi-unanimement « grève reconductible ».
Et ce n’était pas FO qui était à l’initiative de cette enquête.
C’est le blocage du pays par la grève dans tous les secteurs professionnels qui fera reculer le gouvernement.
Pour notre part, avec notre Fédération et notre Confédération, nous y sommes prêts et nous pensons qu’il revient aux syndicats d’y appeler dans l’unité, dans la situation favorable qu’est l’état d’isolement dans lequel s’est mis le gouvernement par la politique qu’il mène et par toutes les affaires qui l’éclaboussent et le déconsidèrent.
Ne pouvons-nous pas, en notre âme et conscience, affirmer que nous sommes prêts à créer le rapport de force nécessaire, à décider que cette réforme ne doit pas passer ?
Ne pouvons-nous pas répondre, dans l’unité, à la demande de l’immense majorité des manifestants ce 23 septembre qui demandent la grève interprofessionnelle jusqu’au retrait ?
Nous vous proposons d’en discuter, et de mettre cette proposition en débat dans nos instances, intersyndicales, assemblées générales, qui se réuniront dans les prochains jours.