Enseignement de Langues Vivantes : que l’administration respecte nos droits et nos garanties statutaires !

De curieuses méthodes voient le jour…

? Des animations pédagogiques sont organisées pour favoriser l’enseignement de l’anglais, très bien…

? Des enseignants sont désignés volontaires pour participer à ces animations, c’est déjà beaucoup moins bien mais les animations pédagogiques relevant de nos obligations de service, l’IEN a cette possibilité…

? Les enseignants qui ont participé à ces animations sont, ou seraient, « obligés » d’enseigner l’anglais dès l’année suivante dans leur classe et en décloisonnement dans une autre : ce n’est pas légal !

Que dit la loi ?

? L’enseignement des langues vivantes est obligatoire dans les programmes de l’Éducation Nationale.

? Des intervenants extérieurs sont embauchés, des enseignants sont formés et habilités (selon la circulaire n° 2001-222 du 29 octobre 2001), en contrepartie ils sont obligés d’enseigner les langues vivantes dans leur classe.

? Les enseignants qui ne sont pas habilités n’ont pas d’obligation d’enseigner les langues vivantes.

? Des animations pédagogiques, obligatoires et imposées, ne peuvent pas se substituer à la formation continue, volontaire, qui elle seule peut éventuellement déboucher sur une habilitation dont la procédure est définie par la circulaire.

Pourquoi l’imposer à tous ?

L’ex-ministre Darcos trouve que les intervenants coûtent trop cher, il coupe les crédits et veut imposer à tous l’enseignement des langues vivantes : ça ne coûte pas un centime au ministère !

La qualité de l’enseignement, la formation des enseignants : trop cher, trop long.

Tout enseignement nécessite de la formation et des compétence : c’est l’élève qui à la fin ne recevra pas un enseignement de qualité, uniquement pour des raisons de restrictions budgétaires.

Dialogue de sourds.

À la question du Snudi Fo : sur quels textes vous fondez-vous pour imposer l’enseignement de l’anglais à des enseignants non habilités ?

L’Inspectrice d’Académie répond : aucune disposition n’empêche un enseignant d’assurer l’enseignement des langues vivantes dans sa classe, quand bien même il ne serait pas habilité.

Le Snudi Fo n’intervient pas pour empêcher les collègues, qui l’ont librement, choisi d’enseigner les langues vivantes, et qui peuvent utilement bénéficier des animations et des aides proposées par l’IA…

Le Snudi Fo intervient pour les collègues non habilités qui ne veulent pas enseigner l’anglais dans leur classe, parce qu’ils n’ont pas d’habilitation et parce qu’ils ne veulent pas d’une fausse habilitation dont le seul but est de « boucher les trous » laissés par le ministre !

Pressions inacceptables !

Dès lors que l’IA ne peut pas imposer cet enseignement par la loi, sa réponse est un aveu, les pressions s’exercent au niveau des IEN : les écoles reçoivent des notes dans lesquelles il est expliqué que les enseignants doivent « s’auto-désigner volontaires » .

S’ils refusent, c’est l’IEN qui les désigne mais dans ce cas ils doivent « s’inscrire volontairement » aux animations.

Et s’ils ne le font pas non plus, parce qu’il n’y a aucune raison de faire semblant d’être volontaire alors que c’est l’IEN qui a désigné les collègues, ils sont convoqués, dans un rapport infantilisant, par cette même IEN pour un « rappel à la loi » : une loi qui n’existe pas, une loi imaginaire qui supprimerait les droits et garanties de notre statut !

Et comme ça ne suffit pas, les collègues, qui ont rempli leur inscription aux 18 heures d’animations, ont vu leurs inscriptions modifiées arbitrairement, sans les avertir !

Une collègue est informée la veille que le lieu de l’animation, pour laquelle elle est inscrite, est modifié de 30km

Pire ! Une collègue s’est vue inscrite le 8 octobre à une animation programmée le 7 octobre, et comptée absente ce jour-là !

C’est au-delà de tout entendement.Le Snudi Fo n’en restera pas là, nous irons jusqu’au ministère ou au Tribunal Administratif s’il le faut !

L’origine, ce sont les réformes Darcos / Chatel.

Aujourd’hui c’est l’enseignement des Langues Vivantes, et demain ?

Aucun enseignant ne peut accepter de voir ses droits remis en cause de la sorte, l’administration doit respecter la loi et le professionnalisme des enseignants.

L’enseignement des Langues Vivantes, c’est la responsabilité du ministre qui supprime les intervenants, pas des enseignants.

? La remise en cause de notre service hebdomadaire par l’annualisation de 108 heures,

? la remise en cause de l’enseignement spécialisé avec l’aide personnalisée,

? la remise en cause de la formation continue sur le temps de travail,

? la remise en cause de la liberté pédagogique et l’inspection collective qui vise à rendre les enseignants collectivement responsables de l’échec scolaire avec la nouvelle circulaire sur l’inspection,

? la remise en cause de l’enseignement public,

? les pressions, l’arbitraire, l’autoritarisme…

L’origine de ces remises en cause, ce sont bien les réformes Darcos / Chatel qui ne cessent d’attaquer les droits et garanties de notre statut. Plus que jamais il faut en exiger le retrait !

Nous appelons l’ensemble des collègues à signer la pétition départementale, pour faire respecter nos droits et garanties, pour faire cesser les pressions, pour que l’enseignement des langues vivantes reste un véritable enseignement.