Evaluation CE1 / CM2 : la liberté pédagogique doit prévaloir

Le ministre a fait le choix de reconduire les évaluations CM2 du 17 au 21 janvier et les évaluations CE1 du 16 au 20 mai 2011 avec le maintien de la prime de 400 euros pour les enseignants concernés.

Attaché à la liberté pédagogique, le SNUDI-FO revendique depuis le début l’abandon de ces évaluations et que soit respecté le droit de chaque enseignant d’évaluer ses élèves conformément à ses choix pédagogiques et à la liberté pédagogique inscrite dans le statut particulier des PE.

Le maintien de ces évaluations intervient dans un contexte précis

La suppression annoncée de 16 000 postes et la poursuite de la mise en œuvre des contre-réformes (mastérisation, dispositif CLAIR dans le 2nd degré, rapport Reiss sur les E2P /EPEP, rapport Tabarot sur les « rythmes scolaires »…) qui toutes conduisent à l’autonomie des établissements et des écoles, au transfert des personnels aux collectivités et au développement des contrats précaires contre le statut de fonctionnaire d’Etat garantissant l’emploi.

Les évaluations CE1/CM2 : outil de la mise en concurrence, prélude aux E2P/EPEP

L’utilisation faite des résultats des évaluations CE1/CM2, tant pour alimenter les rapports PISA dénigrant les résultats de l’école publique et de ses maîtres que pour organiser la mise en concurrence des écoles et justifier ainsi des fermetures et des regroupements d’écoles entières, n’a que peu à voir avec l’intérêt des élèves et l’aide aux enseignants dans l’exercice de leur mission.
Elles s’inscrivent totalement dans la logique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dans le cadre de la Réduction Générale des Politiques Publiques (RGPP).

Le SNUDI-FO n’oublie pas, par exemple, qu’en 2010 à Nogent-sur-Marne dans le Val-de-Marne, l’Education nationale, en coopération avec des élus, a utilisé les résultats des évaluations pour alimenter une campagne de dénigrement d’une école. Cette campagne n’avait qu’un objectif : préparer la fusion/disparition d’une école avec une autre qui aurait permis la fermeture d’un poste de direction et de plusieurs postes d’adjoints par le miracle de la mutualisation des moyens. Seul le refus unanime des personnels avec le soutien et l’intervention du SNUDI FO a permis que soit mis fin à cette entreprise.

Le SNUDI-FO n’acceptera aucune publication de résultats école par école, aucune mise en concurrence.

Prime de 400€ : une tentative d’individualisation de la rémunération des enseignants

Le SNUDI-FO a dû intervenir à tous les niveaux (IEN, IA, Ministère) pour que cessent les multiples tentatives, que permet la circulaire ministérielle, pour écarter les enseignants concernés du versement effectif de la prime de 400€.
Ces difficultés donnent tout le contenu des notions de « salaire au mérite » et  de « prise en compte de la performance dans le métier » inscrites dans les principes du Pacte de carrière établi par le ministre.

Le SNUDI-FO revendique avec la Fédération Générale des Fonctionnaires Force Ouvrière (FGF-FO) l’augmentation de la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat.

Les évaluations CE1/CM2 doivent être abandonnées

Le SNUDI-FO renouvelle son exigence que soit mis fin à ces évaluations, véritables outils de destruction de l’école publique et du statut des enseignants.
Il s’adresse aux organisations syndicales du 1er degré pour intervenir ensemble en ce sens.

À propos d’un « appel pour la suppression de la notation à l’école élémentaire »

Dans un appel à l’initiative de l’AFEV [[AFEV : Association de la Fondation Étudiante pour la Ville]], repris largement par les médias, 20 personnalités demandent « la suppression de la notation à l’école élémentaire » accusant de tous les maux le système d’évaluation en vigueur et les maîtres qui l’utilisent.

Derrières les bonnes intentions affichées, le SNUDI FO s’interroge sur les motivations des uns et des autres dans cette affaire.

Que penser de l’absence de toute critique de la politique budgétaire du ministre de l’Éducation nationale, de la disparition des RASED, de l’augmentation des effectifs par classe, de la réduction du remplacement dans les classes ou encore de la suppression de la formation des enseignants dans les IUFM avec la masterisation, la suppression de 14 000 emplois d’EVS et l’intégration systématique d’enfants handicapés dans les classes sans même avoir la garantie de présence d’un AVS-i à leur côté ? 

Toutes ces mesures ne participent-t-elles pas réellement « des conséquences désastreuses du système sur les élèves en difficulté » dénoncées par l’appel, reléguant la question de la notation à un débat vraiment annexe ?

« S’appuyer sur une autre logique que celle de la compétition » comme le réclame l’appel ne nécessite-t-il pas que soit abandonnée la logique d’autonomie des établissements qui conduit inexorablement à leur mise en concurrence et à une compétition malsaine entre établissements ?

Le SNUDI FO rappelle que cet appel surgit dans un contexte de restriction budgétaire drastique pour l’école publique avec la suppression de 8 967 postes dans les écoles en 2011 et en plein débat sur les rythmes scolaires à propos duquel toutes les déclarations laissent à penser que le véritable objectif est la dénationalisation de l’école publique.

Enfin, que penser de la présence parmi les signataires de l’initiateur de la réforme des lycées et d’un ex-premier ministre et du soutien de M. Blanquer, Directeur de la DGESCO du ministère, qui explique que « cet appel n’est pas en contradiction avec nos préoccupations » dont il faut rappeler que celles-ci sont centrées sur l’autonomie grandissante des établissements avec le rapport Reiss.

Outre que l’idée de suppression de la notation à l’école élémentaire prend appui sur des affirmations sans fondement scientifique quant au niveau comparé des différents pays de l’OCDE, il est cocasse de noter que la demande de suppression de la notation des élèves a pour origine un classement chiffré des pays de l’OCDE.

Évaluations CM2 : le retour !

Le gouvernement, à sa tête le ministre de l’Éducation Nationale Luc Chatel, n’ont vraisemblablement pas voulu prendre en compte l’échec caractérisé des évaluations CM2 de 2009.

En effets les résultats se sont révélés inexploitables (boycott de certains collègues, refus de faire remonter les résultats, items ignorés, bachotages, réponses trouvées dans certains journaux…).

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Les évaluations CM2

L’an dernier, dans le cadre de sa contre-réforme de l’enseignement primaire, le ministre avait annoncé parmi ses propositions issues du «  protocole de discussion  », signé par le SE, le SNUipp et le SGEN, la création de «  deux évaluations nationales témoins au CE1 et au CM2  ».

Ces 3 syndicats, dans le Lot et Garonne, se sont réunis pour définir une position commune contre ces évaluation. Le SNUDI FO n’a même pas été contacté.

Pourquoi ?

? Parce que le SNUDI FO porte des revendications différentes ?

NON. Nous partageons pour l’essentiel les mêmes analyses sur ces évaluations et leurs conséquences…

? Parce que cela pose le problème du retrait des décrets Darcos ?

OUI. Ces évaluations étaient inscrites dans le protocole de discussion signé par ces syndicats. Tous les décrets que les collègues rejettent sont issus de ce protocole et les enseignants attendent de leurs syndicats qu’ils exigent le retrait des décrets.

Les collègues ne sont pas dupes de la discrimination « unitaire » contre le SNUDI FO : à trop jouer avec le feu on finit par se brûler !

Ces nouvelles évaluations se dérouleraient pour les élèves de CM2, du 19 au 23 janvier, avec l’annonce d’une prime de 400 euros pour les enseignants concernés.

Annoncées par voie de presse , elles « permettront  » selon le ministre «  une évaluation régulière des acquis et du niveau des élèves  », dans le cadre de l’application des nouveaux programmes.

Le SNUDI FO 47 dénonce la mise en place de ces évaluations organisées dès le début du mois de janvier alors que les items proposés portent sur la totalité du programme de CM 2.

. Quelle pertinence peuvent avoir de telles évaluations ?

. Quelle appréciation des résultats des élèves peut-on tirer d’évaluations organisées alors qu’une grande partie du programme n’aura pas été traitée ?

Le nombre important de coups de téléphone que nous avons reçus à la section démontent l’inquiétude légitime des collègues et les interrogations de ces derniers quant à l’interprétation de résultats faussés…

Le SNUDI FO 47 vous propose quelques éléments de réponse :

Peut-on boycotter ces évaluations ? Ces évaluations ont un cadre réglementaire. Elles sont notamment un élément important du livret scolaire (voir la circulaire 2008-155 du 24 novembre 2008 – BO n° 45 du 27 novembre 2008 – prise en application du code de l’Education). Si un enseignant décide de ne pas faire passer ces évaluations, il s’expose à des sanctions, à l’instar de l’enquête 19 pour les DE ou de l’aide personnalisée.
Peut-on n’en faire passer qu’une partie, car certaines parties du programme n’auront pas encore été étudiées ? Le SN écrit au ministre Darcos pour lui signifier l’absurdité de telles évaluations et lui demander leur annulation. Réglementairement on n’encoure aucune sanction si on ne fait pas passer toutes les épreuves aux élèves.
Les directeurs sont-ils responsables de ces évaluations ? L’orientation du MEN de ces dernières années est de rendre systématiquement les directeurs responsables de tout (EPEP oblige). Pédagogiquement, le directeur ne peut être tenu responsable de ses collègues. Il ne peut donc en aucun cas être responsable des évaluations sur son école, et encore moins de la saisie (sauf bien évidemment, s’il est concerné en tant qu’adjoint par ses évaluations).
Qu’en est-il de la prime de 400 € ? Le SNUDI FO a interrogé le MEN pour savoir si un texte était en préparation. Il s’avère que pour le moment aucun texte n’existe. Il est seulement en état de gestation. Le service du MEN qui s’en occupe a interrogé le cabinet du MEN sur les grandes lignes directrices du texte. A ce jour, sans aucune réponse, elle prévoit donc, sans accélération prochaine, une sortie dans 3 ou 4 mois. Cette prime ressemble donc fort à un effet d’annonce de Darcos sans traduction concrète.
Saisie des résultats : Il est toujours difficile de déterminer si cela fait partie de nos obligations de service. Ce qui est certain, c’est que cela ne doit pas entraîner du travail supplémentaire. Le SNUDI FO interviendra auprès des IEN pour que ces derniers trouvent des solutions pour que la saisie n’entraîne aucune augmentation du temps de travail (récupération sur les 108 heures, EVS, AVS, etc…).
Communication des résultats : Les résultats des évaluations même sous la forme de statistiques sont des informations internes à l’Education Nationale.Le syndicat donne comme consigne aux collègues de ne pas communiquer les résultats des évaluations, sauf, bien évidemment, aux parents pour ceux de leur propre enfant. Aucun résultat de classe et/ou d’école ne doit être transmis aux parents ou à leurs représentants fusse dans le cadre du conseil d’école.