L’état d’urgence ne fait pas disparaître les revendications

Tous les salariés et avec eux tous les militants et adhérents des syndicats de la fédération FO de l’enseignement (FNEC FP-FO) restent saisis d’effroi à la suite du carnage perpétré le 13 novembre dernier.

Avec la confédération FO et son secrétaire général Jean-Claude Mailly, nous avons exprimé tout à la fois nos sentiments d’horreur et de compassion pour les victimes et leur famille, pour tous ceux qui ont eu à subir et subissent les conséquences des attentats.

Dans ce contexte, il revient à notre organisation syndicale, viscéralement attachée à son indépendance, de poursuivre son action fondée sur des principes : la défense des libertés démocratiques, le défense de la laïcité de l’école et de l’État, la défense des services publics et de la fonction publique.


C’est pourquoi, avec Jean-Claude Mailly, nous affirmons : « Ne pas céder sur ces valeurs et sur leur mise en œuvre est une impérieuse nécessité. Cela, bien entendu, face aux menaces, attaques et actes barbares venant de l’extérieur. Mais aussi, chaque jour, pour défendre le service public républicain trop souvent oublié, contourné ou remis en cause dans son champ, son rôle, son essence même. De ce point de vue, nous ne confondons pas l’union nationale avec la nécessaire unité et indivisibilité de la république. » (lire l’intégralité de l’éditorial en pièce jointe).

Nous exercerons la plus grande vigilance pour que soient respectées les libertés syndicales, les droits de réunion, de manifestation, de grève, et plus généralement le droit syndical. La prolongation de l’état d’urgence ne saurait donner lieu à aucune remise en cause de ces droits et libertés. La vigilance est de mise à tous les niveaux car dès la semaine passée, notre fédération a dû réagir face à des remises en cause du droit des personnels à participer à des réunions d’instances syndicales, à des réunions d’information syndicales, et cela est inacceptable.

Dans le même temps, les pouvoirs publics n’entendent pas lever le pied dans la mise en œuvre des contre-réformes : réforme territoriale, loi Touraine vis-à-vis des hôpitaux, réforme du collège, poursuite de la refondation de l’école au nom de laquelle sont remises en cause les garanties statutaires des personnels.

Le gouvernement persiste dans son refus d’entendre les revendications les plus élémentaires qu’il s’agisse de la valeur du point d’indice, des suppressions de postes ou encore du fonctionnement des services publics. La ministre de l’Education nationale remercie et félicite les enseignants, les personnels de direction, les personnels administratifs mais elle continue de refuser de recevoir la délégation des 13 syndicats représentant plus de 80 % des personnels qui exigent la remise en cause de la réforme du collège et l’abrogation des textes qui la mettent en œuvre. Elle vient de publier les nouveaux programmes que le Conseil Supérieur de l’Education a rejetés le 8 octobre.

Les professeurs défendent le droit à l’instruction de leurs élèves, ils défendent leurs conditions de travail, notamment dans les écoles primaires en s’opposant aux projets éducatifs territoriaux (PedT) et à la réforme des rythmes scolaires. Ce faisant, ils sont le rempart de l’école républicaine.

Ni le contexte créé par les attentats, ni le contexte électoral ne nous feront renoncer aux revendications, à l’indépendance syndicale et à notre détermination à agir pour créer le rapport de force afin de se faire entendre.

Dans tous les secteurs, les personnels pourront compter sur notre détermination à prendre toutes les initiatives nécessaires – rassemblements, délégations, manifestations, y compris la préparation de la grève – pour la satisfaction de leurs légitimes revendications. Pour cela, dans le premier degré, nous les invitons à participer massivement aux réunions d’information syndicales organisées par le SNUDI-FO.