Le gouvernement porte l’entière responsabilité de la fermeture des écoles
Face à la croissance exponentielle de la circulation du virus dans les établissements scolaires, le président de la République a donc fait le choix de fermer les écoles la semaine prochaine. Non sans s’être vanté, tout comme son ministre de l’EN, d’avoir maintenu les écoles ouvertes depuis la rentrée scolaire de septembre.
Oui, mais dans quelles conditions ? Depuis des mois, nous revendiquons des moyens exceptionnels pour faire face à la situation : le recrutement massifs de personnels pour alléger les effectifs, permettre les dédoublements nécessaires garantissant la protection sanitaire des élèves et des personnels, assurer le remplacements des collègues absents et donc maintenir l’ensemble des heures d’enseignement dues aux élèves.
Force est de constater que pas un euro supplémentaire n’a été débloqué pour l’Éducation nationale malgré la crise sanitaire et les conséquences qu’elle entraîne sur les conditions de travail et les risques de contamination.
Pire : on apprend que le ministre Blanquer a rendu à Bercy non pas 212 millions d’euros sur le budget 2020 comme nous l’indiquions jusqu’alors, mais 600 millions d’euros !
Lire à ce sujet la réaction du syndicat des inspecteurs d’Académie (éditorial en page 3)
Avec 212 millions, on peut rémunérer 4 200 enseignants titulaires pendant un an. Avec 600 millions, il était possible de commencer à répondre aux légitimes revendications des personnels en termes de personnels supplémentaires, de moyens de protection sanitaire, de tests, etc.
Le ministre Blanquer a fait le choix de l’austérité budgétaire, tout en se répandant cyniquement dans les médias, la main sur le cœur, sur l’intérêt des élèves. Il porte donc, avec le gouvernement, l’entière responsabilité de la fermeture des écoles. Tout comme le gouvernement, qui a continué à fermer des lits et des services depuis le début de la pandémie, porte l’entière responsabilité de la situation dans les hôpitaux.
Le SNUDI-FO réaffirme pleinement ses revendications.
Lire le communiqué du Conseil syndical : La fatigue et l’exaspération croissent dans les écoles
« Enseignement en distanciel » et « continuité pédagogique »
Depuis l’automne 2020, le ministère « invitent » les directeurs et leurs équipes à préparer divers « plans de continuité ». Autrement, dit, à se préparer à faire, au pied levé, tout ou partie « classe à distance » si jamais le gouvernement le décidait du jour au lendemain. Pour ce faire le gouvernement « invite » à utiliser les mêmes outils que l’année dernière : Ma classe à la maison, Lumni, Eduscol, etc.
Rappelons – et notons que le ministère se garde bien de parler d’obligation et pour cause ! – l’« enseignement distanciel » n’est ni statutaire, ni réglementaire, et nécessite des moyens que le ministère n’a pas. En effet, le travail à distance implique réglementairement dans le décret sur le télétravail le volontariat des personnels. Et si les enseignants ne sont pas soumis à ce décret comme le dit l’administration, quel est le texte qui réglemente cette « continuité pédagogique » ? Il n’y en a aucun.Au contraire, le code de l’éducation précise bien que l’enseignement se fait en présence des élèves.
Ce matin, le DASEN s’est adressé aux représentants du personnel au CHSCT pour leur proposer la tenue d’un CHSCT extraordinaire vendredi 2 avril en fin de journée. A cette occasion, il leur a donné un certain nombre de précisions :
– Il donnera consigne aux IEN, concernant la semaine prochaine, de laisser les équipes s’organiser avec toutes les ressources existantes ; celles-ci feront ce qu’elles peuvent.
– L’objectif selon lui est simplement de garder le contact avec les familles et les élèves et de proposer quelque chose de simple, par exemple en utilisant les manuels dont disposent les élèves ; d’autant que cette fermeture des écoles intervient en fin de période, peu propices à de nouveaux apprentissages.
– Il faudra le cas échéant se préparer à une éventuelle prolongation de la fermeture des écoles.
– Les enseignants seront libres de travailler depuis leur école ou depuis chez eux.
– Il s’est engagé à adresser un courrier aux enseignants pour harmoniser les consignes.
-> Faites-nous remonter les éventuelles pressions qui pourraient s’exercer, les demandes ou injonctions qui vous paraîtraient abusives.
Par ailleurs, concernant l’accueil des personnels mobilisés en première ligne, le DASEN ne connaît pas encore les critères retenus. Des pôles d’accueil seront mis en place, encadrés par des enseignants volontaires. Il a fait remonter à la rectrice que ces enseignants soient rémunérés dès la première heure effectuée.
Il souhaite maintenir les stages de réussites et vacances apprenantes.