Dans quelle mesure le projet de loi « École de la confiance » menacerait-il notre école maternelle publique ?
A priori, rien de bien grave : du fait de l’obligation scolaire ramenée à 3 ans, les enfants qui sont dans des structures du type jardins d’enfants (que l’on ne retrouve guère en France métropolitaine que sur la région parisienne et dans l’Est) pourront y rester jusqu’à 6 ans, et, de ce fait, les personnels des jardins d’enfants pourront donc se voir confier des missions pédagogiques similaires à celles des enseignantes en maternelle publique.
Là où le bât blesse, c’est que sur les 2 années que durerait l’expérimentation, les résultats des jardins d’enfants et ceux des écoles maternelles risquent fort d’être comparés (pour ne pas dire mis en concurrence). Or, nous savons tous que le jeu est faussé : les conditions d’accueil, les effectifs, la population qui fréquente les jardins d’enfant ne sont pas les mêmes. Il y a donc fort à parier que la conclusion de l’expérimentation tienne à « Poursuivons-là puisque les résultats entre les 2 types d’établissements se valent. »
Et alors ? En quoi cela concerne-t-il les écoles maternelles en Lot-et-Garonne ? Ici, nous n’avons pas de jardin d’enfants. Certes. Mais ici, nous avons beaucoup d’écoles privées, certaines installées depuis longtemps et d’autres qui éclosent ces temps-ci … Elles percevront des subventions des mairies des communes sur lesquelles elles s’installent : c’est la conséquence de l’obligation scolaire ramenée à 3 ans.
Et, comme notre ministre a bien anticipé la baisse des effectifs dans l’école publique et simultanément la hausse de ceux-ci dans l’école privée, sachez qu’au concours de recrutement des professeurs des écoles pour 2019, il y aura bien 1055 places de moins qu’en 2018 pour le concours dans l’enseignement primaire public, mais 300 places de plus pour le concours dans l’enseignement primaire privé. La messe est dite.