CNED : un démantèlement larvé.

La FNEC-FP-FO alerte tous les enseignants sur la situation du CNED :

Le constat est sans appel :
Suppressions de postes massives (plus de 200 depuis 2009) et remplacement de postes statutaires par des contractuels qui, eux-mêmes, souffrent d’une précarité de plus en plus importante (renouvellement des CDD par périodes de 1 an).
Externalisation massive d’activités (Imprimeries, diffusion, PAO, et même conception de formations pourtant considérée comme le cœur de métier !) : cela représente une véritable « cession à la découpe » de l’établissement. Une des questions obligatoires dans la grande consultation sur la `reconquête client` est d’estimer ce qui peut être externalisé… !
Changement de nature des postes de responsables de formation ayant un profil
enseignant : Les nouveaux RF-CIF n’ont pas de qualifications spécifiques dans un champ disciplinaire ou en pédagogie.
Explosion de la charge de travail pour certains personnels et dépossession ou perte d’intérêt de ce travail pour les autres. Nous rappelons qu’en 2015, c’est 15000 heures supplémentaires qui ont été supprimées soit environ 10 ETP.

La situation des personnels au CNED n’a jamais été aussi dégradée, pire que celle constatée par le rapport SECAFI de 2014 qui pointait : `une situation alarmante au regard de l’exposition des personnels aux Risques Psycho-Sociaux, mais également à d’autres risques liés aux situations de travail`.

Cette situation est la conséquence d’un ensemble de restrictions budgétaires et d’une austérité qui sera encore aggravée en 2017.
En effet, la direction du CNED a annoncé en avril 2016, une réduction de 19% du budget vacation au CNED. Ce budget vacations permet de faire fonctionner l’ensemble des services pédagogiques (corrections, tutorat, accompagnement en présence…) qui ne sont pas assurés par des enseignants en postes adaptés (enseignants nommés).
Ces derniers verront sans nul doute le nombre de postes adaptés disponibles pour ceux qui en auraient besoin drastiquement réduit.
Cette réduction massive du budget vacations, aura aussi des conséquences dramatiques pour l’accompagnement des inscrits du CNED.

Une dégradation importante des conditions de travail
Les enseignants en poste adapté voient se profiler un projet d’annualisation du temps de travail (passage de 36 semaines à 40 semaines de travail !, possibilité de « reports horaires » en fonction de l’activité « commerciale »…). C’est en lien direct avec les nouvelles obligations de service (décret du 20 août 2014 contre lequel FO s’est battu, souvent seul, et abrogation du décret de 1950) qui va impacter de la même manière tous les enseignants.

Cette réduction budgétaire pourrait également conduire à des fermetures de formations et donc à de nouvelles suppressions de postes.

Une dégradation massive des services pédagogiques rendus
Pour les inscrits du CNED, cette coupe budgétaire aura pour conséquence des suppressions de tutorats téléphonique et électronique, suppressions de regroupements en présence, suppression massive du nombre de devoirs corrigés. Ainsi, par exemple, en BTS à Grenoble, le nombre de devoir sera limité à deux par matière et par année (1 par semestre !), dans certaines formations comme les CAP, on remplace purement et simplement des devoirs corrigés par des QCM ou des autocorrections en collège (Rouen) ! ! !

La qualité de l’enseignement dispensé et l’attractivité du CNED vont s’en ressentir lourdement.
Alors que la direction de l’enseignement et de la production (DEP) avait été créée en 2014, contre l’avis des représentants du personnel unanimes, avec l’ambition affichée `d’améliorer la qualité du suivi des inscrits`, cette décision montre à quel point la direction du CNED et le ministère se soucient peu de mettre en oeuvre cette expertise pédagogique annoncée comme le cœur de métier du CNED.

Cette politique n’est cohérente que dans le cadre d’un démantèlement larvé d’une institution publique dont la mission bénéficiait à un grand nombre de personnes. Sans améliorer la situation de l’établissement, celui-ci continuera probablement à perdre des inscrits à cause de la dégradation de la qualité pédagogique de ses formations.

Face à cette situation inacceptable pour les personnels du CNED, Force Ouvrière exige :
– La réaffirmation du CNED comme établissement de Service Public doté d’une mission de Service Public et de promotion sociale;
– L’annulation immédiate de la réduction du budget vacations et la pérennisation des emplois;
– Le rétablissement des postes nécessaires au bon fonctionnement du CNED;
– L’arrêt des réorganisations successives (typées management libéral) et la stabilisation de l’établissement;
– L’arrêt des externalisations d’activités et la réintégration de toutes les missions du CNED;
– Le maintien des obligations de service des enseignants nommés à 36 semaines de travail et 35 heures par semaine, et le rétablissement de leurs droits statutaires d’enseignants à part entière (Passéducation, prime ISEA…).

FO : faites entendre vos droits, défendez vos conditions de travail !