Les 60 h d’aide personnalisée sont transformées en :
– 36 h d’activités pédagogiques complémentaires (APC) sous la tutelle pédagogique des collectivités territoriales : ces APC sont organisées « en lien avec le projet éducatif territorial » rédigé par la collectivité territoriale (mairie, communauté de communes).
– 24 heures de temps de travail en équipe affectées à la destruction des garanties statutaires des enseignants : ces 24 heures seraient « consacrées à l’identification des besoins des élèves, à l’organisation des activités complémentaires et à leur articulation avec les autres moyens mis en œuvre dans le cadre du projet d’école pour aider les élèves »
En clair les enseignants devraient identifier les besoins des élèves et voir comment faire avec plus d‘élèves dans les classes, moins de RASED et moins de remplaçants. En un mot gérer l’austérité !
Nous devrons faire de nombreuses heures en plus :
? Pour définir des règles locales dans le cadre de projets particuliers pour la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, instituant ainsi une différence de droits sur le territoire national. Et tout ceci dans une structure mixte éducation nationale / collectivité territoriale avec une formation des enseignants pour travailler avec des personnels territoriaux… N’est-ce pas le retour des jardins d’éveil et la remise en cause de l’école maternelle avec la territorialisation ?
? Pour mettre en œuvre le nouvel adage « plus de maîtres que de classes », ce qui après l’annonce des dotations de postes pour la rentrée 2013/2014, signifie « moins de classes que de maîtres », c’est à dire des fermetures de classes sans que les maîtres en « excédent » ne soient affectés sur des postes de titulaires-remplaçants ou de RASED. Avec un engagement pluriannuel de l’équipe demandé… La possibilité de demander une mutation, un temps partiel est remis en cause… C’est toute l’école qui est engagée : tous les enseignants de l’école sont contraints par le fonctionnement choisi.
? Pour constituer des conseils de cycles communs au 1er et au 2ème degré, pour instaurer l’école du socle de compétence contenue dans son projet de loi et pouvoir affecter via les échanges de service, de manière indifférente, les professeurs du 2ème degré dans le 1er degré et vice versa, comme le démontrent les premières « expérimentations ».
Et toutes les heures imposées pour le Projet Éducatif Territorial…
Le ministre a beau jeu de « forfaitiser » 24h de concertations alors que les tâches supplémentaires se calculeront en dizaines d’heures !
Le projet de circulaire confirme le travail le mercredi matin et après-midi
Il maintient les 18 heures d’animations pédagogiques qui deviendraient 9 heures d’animations pédagogiques et 9 heures au moins « consacrées (…) à des actions de formation continue » – « à distance », « sur des supports numériques ».
Il introduit donc la formation continue à domicile hors temps scolaire…
Ainsi le projet confirme bien toutes les analyses et craintes du SNUDI FO.
? Le ministre veut allonger la durée de présence dans les écoles des enseignants en prévoyant non seulement le travail le mercredi matin et aussi son introduction le mercredi après midi, et en maintenant ou en augmentant l’amplitude du temps de travail les autres jours.
? Il veut placer les enseignants sous la tutelle des collectivités territoriales et remettre en cause leurs garanties statutaires, voire leur appartenance à la fonction publique d’Etat.
? Il se refuse à accorder le moindre centime supplémentaire aux enseignants (cf déclaration du 10 janvier à Brest)
Pour le SNUDI-FO, à l’inverse des syndicats qui avaient signé le protocole de discussion Darcos instituant les 108 heures en 2008, et qui voient des « bougés » positifs dans les propositions du ministre sur les 108 h, celles-ci constituent une aggravation des conditions de travail des enseignants du 1er degré et un pas supplémentaire dans la remise en cause de leurs garanties statutaires, notamment le droit à mutation et le droit à travailler à temps partiel qui deviendrait inorganisable.
Ces projets de modification des 108 heures s’inscrivent totalement dans la mise en œuvre du projet de décret sur la modification des rythmes scolaires.
Pour le SNUDI FO, en toute logique, les syndicats qui n’ont pas apporté leur soutien à ce projet de décret, devraient continuer à respecter la volonté des personnels en rejetant le projet sur les 108h.
Le projet de décret sur les rythmes scolaires ne doit pas être publié.
Le projet de loi Peillon ne doit pas être présenté au conseil des ministres le 23 janvier.
C’est ce que demande la FNEC-FP -FO, qui s’est adressée aux autres fédérations syndicales pour le demander ensemble.
La FNEC-FP FO, le SNUDI FO appellent les enseignants du 1er degré à participer aux rassemblements organisés dans les départements, les académies ou au Ministère, pour la Région Parisienne, le 23 janvier pour exiger :
– l’abandon du projet de loi sur la refondation de l’école ;
– l’abandon du projet de décret sur les rythmes scolaires ;
– l’abandon des projets de circulaire sur les 108 h, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, plus de maîtres que de classes.
Rassemblement à AGEN, devant l’Inspection académique, à 14 h 30.
Nous déposerons les premières signatures sur notre pétition :