Dans un appel à l’initiative de l’AFEV [[AFEV : Association de la Fondation Étudiante pour la Ville]], repris largement par les médias, 20 personnalités demandent « la suppression de la notation à l’école élémentaire » accusant de tous les maux le système d’évaluation en vigueur et les maîtres qui l’utilisent.
Derrières les bonnes intentions affichées, le SNUDI FO s’interroge sur les motivations des uns et des autres dans cette affaire.
Que penser de l’absence de toute critique de la politique budgétaire du ministre de l’Éducation nationale, de la disparition des RASED, de l’augmentation des effectifs par classe, de la réduction du remplacement dans les classes ou encore de la suppression de la formation des enseignants dans les IUFM avec la masterisation, la suppression de 14 000 emplois d’EVS et l’intégration systématique d’enfants handicapés dans les classes sans même avoir la garantie de présence d’un AVS-i à leur côté ?
Toutes ces mesures ne participent-t-elles pas réellement « des conséquences désastreuses du système sur les élèves en difficulté » dénoncées par l’appel, reléguant la question de la notation à un débat vraiment annexe ?
« S’appuyer sur une autre logique que celle de la compétition » comme le réclame l’appel ne nécessite-t-il pas que soit abandonnée la logique d’autonomie des établissements qui conduit inexorablement à leur mise en concurrence et à une compétition malsaine entre établissements ?
Le SNUDI FO rappelle que cet appel surgit dans un contexte de restriction budgétaire drastique pour l’école publique avec la suppression de 8 967 postes dans les écoles en 2011 et en plein débat sur les rythmes scolaires à propos duquel toutes les déclarations laissent à penser que le véritable objectif est la dénationalisation de l’école publique.
Enfin, que penser de la présence parmi les signataires de l’initiateur de la réforme des lycées et d’un ex-premier ministre et du soutien de M. Blanquer, Directeur de la DGESCO du ministère, qui explique que « cet appel n’est pas en contradiction avec nos préoccupations » dont il faut rappeler que celles-ci sont centrées sur l’autonomie grandissante des établissements avec le rapport Reiss.
Outre que l’idée de suppression de la notation à l’école élémentaire prend appui sur des affirmations sans fondement scientifique quant au niveau comparé des différents pays de l’OCDE, il est cocasse de noter que la demande de suppression de la notation des élèves a pour origine un classement chiffré des pays de l’OCDE.