Le SNUDI FO a pris connaissance du discours du Ministre de l’Education nationale concernant les nouveaux programmes du primaire ainsi que du projet soumis à consultation.
Le SNUDI FO prend acte de la volonté du ministre de réformer les programmes de 2002 qui avaient remplacé les disciplines scolaires comme l’apprentissage de la lecture, de l’orthographe, de la grammaire ou de la conjugaison par un vague « domaine » intitulé « l’observation réfléchie de la langue ».
Il note la remise en place de programmes disciplinaires faisant l’objet de progression annuelle pour le français et les mathématiques.
Pour autant, plusieurs passages du discours de M DARCOS soulèvent un certain nombre de questions :
– Comment mettre au point des grilles horaires hebdomadaires qui doivent concilier une semaine allégée (24 heures au lieu de 26) et un cahier des charges alourdi ? Ainsi, au CE2, CM1, CM2 les programmes comporteront : 8 heures de français, 5 heures de mathématiques, 4 heures d’EPS, 1 heure 30 de langue vivante auxquelles il faut ajouter les récréations (30mn par jour, soit 2 heures par semaine). Que restera-t-il pour les sciences, l’histoire-géographie, l’histoire de l’art, l’initiation à l’informatique, l’instruction civique et morale sans compter ?
– Comment le ministre entend-il concilier l’assimilation de ces nouveaux programmes avec une formation initiale réduite à un an et dont le contenu est laissé à la discrétion de chaque université. Par ailleurs, le ministre va-t-il revoir les 10 compétences sur lesquelles sont évalués les stagiaires dans la
mesure où une seule d’entre elles fait référence aux disciplines enseignées ?
– Comment ces nouveaux programmes pourront-ils être étudiés et assimilés par les enseignants en poste alors que la formation continue est réduite à la portion congrue ?
– Comment concilier les déclarations de M Darcos indiquant qu’il n’imposera « aucune méthode particulière aux enseignants pour transmettre ces savoirs aux élèves » et l’obligation de se soumettre à un projet élaboré par le Conseil d’école ?
– Comment concilier la volonté « de ne pas entrer dans une logique de mise en concurrence des écoles entre elles » affichée par le Ministre dans son discours et sa volonté de rendre publics les résultats des évaluations effectuées en CE1 et en CM2 ?
Sans réponses claires à ces questions nous sommes obligés de constater que les propos du ministre ne sont que des effets d’annonce pour mieux faire passer le relevé de conclusions relatif à l’utilisation des heures libérées le samedi matin et les déclarations du Président de la république revendiquant moins d’enseignants et plus d’autonomie des établissements qui nous font craindre le pire pour l’avenir de l’école publique et celui du statut de ses maîtres.