Le gouvernement, à sa tête le ministre de l’Éducation Nationale Luc Chatel, n’ont vraisemblablement pas voulu prendre en compte l’échec caractérisé des évaluations CM2 de 2009.
En effets les résultats se sont révélés inexploitables (boycott de certains collègues, refus de faire remonter les résultats, items ignorés, bachotages, réponses trouvées dans certains journaux…).
Malgré tout, la campagne de communication n’a cessé d’affirmer haut et fort de l’utilité des ces évaluations pour la prise en compte de la difficulté scolaire.
Nous venons de recevoir dans nos écoles la mouture 2010.
Les objectifs sont les mêmes :
– faire croire que ces évaluations peuvent permettre de pointer précisément la difficulté scolaire pour que les enseignants puissent adapter la prise en charges des enfants présentant des échecs.
– convaincre les personnels et l’opinion publique que la grande difficulté pourra être prise en compte dans le cadre de l’aide personnalisée,voire dans les stages de remise à niveau.
– Permettre de créer un palmarès des écoles entre elles sur le plan communal, départemental et national.
Alors que faire ?
En 2008, dans le cadre de sa contre-réforme de l’enseignement primaire, le ministre avait annoncé parmi ses propositions issues du « protocole de discussion », signé par le SE, le SNUipp et le SGEN, la création de « deux évaluations nationales témoins au CE1 et au CM2 ».
En 2009, malgré nos analyses partagées, ces syndicats n’avaient pas convié le SNUDI FO sur des revendications communes tant sur le plan départemental que national.
En 2010, l’histoire semble se répéter car nous notons déjà une déclaration commune des ces trois syndicats sur le plan national.
Qu’en sera-t-il dans le Lot et Garonne ?
Le SNUDI FO 47, comme en 2009, dénonce la mise en place de ces évaluations organisées dès le début du mois de janvier alors que les items proposés portent sur la totalité du programme de CM2.
? Quelle pertinence peuvent avoir de telles évaluations ?
? Quelle appréciation peut-on tirer d’évaluations organisées alors qu’une grande partie du programme n’aura pas été traitée ?
La première cession nous a donnée raison n’en déplaise à notre Ministre, et ce ne sont pas les quelques modifications apportées qui changeront quoi que ce soit !
Le SNUDI FO 47 vous propose quelques éléments de réponse :
Peut-on boycotter ces évaluations ? | Ces évaluations ont un cadre réglementaire. Elles sont notamment un élément important du livret scolaire (voir la circulaire 2008-155 du 24 novembre 2008 – BO n° 45 du 27 novembre 2008 – prise en application du code de l’Éducation). Si un enseignant décide de ne pas faire passer ces évaluations, il s’expose à des sanctions, à l’instar de l’enquête 19 pour les DE ou de l’aide personnalisée. |
Peut-on n’en faire passer qu’une partie, certaines n’étant pas encore été étudiées ? | Réglementairement on n’encourt aucune sanction si on ne fait pas passer toutes les épreuves aux élèves. |
Les directeurs sont-ils responsables de ces évaluations ? | L’orientation du MEN de ces dernières années est de rendre systématiquement les directeurs responsables de tout (EPEP oblige). Pédagogiquement, le directeur ne peut être tenu responsable de ses collègues. Il ne peut donc en aucun cas être responsable des évaluations sur son école, et encore moins de la saisie (sauf bien évidemment, s’il est concerné en tant qu’adjoint par ses évaluations). |
Qu’en est-il de la prime de 400€ ? | Le SNUDI FO milite pour une augmentation du point d’indice pour tous. Cette prime (reconduite sur certains critères) n’est que le début d’une politique de la rémunération au mérite. |
Saisie des résultats | Il est toujours difficile de déterminer si cela fait partie de nos obligations de service. Ce qui est certain, c’est que cela ne doit pas entraîner du travail supplémentaire. Le SNUDI FO interviendra auprès des IEN pour que ces derniers trouvent des solutions pour que la saisie n’entraîne aucune augmentation du temps de travail (récupération sur les 108 heures, EVS, AVS, etc…). |
Communication des résultats | Les résultats des évaluations, même sous la forme de statistiques, sont des informations internes à l’Éducation Nationale. Le syndicat donne comme consigne aux collègues de ne pas communiquer les résultats des évaluations, sauf, bien évidemment, aux parents pour ceux de leur propre enfant. Aucun résultat de classe et/ou d’école ne doit être transmis aux parents ou à leurs représentants fusse dans le cadre du conseil d’école. |