Enseignement de l’Anglais à l’école

Le Snudi Fo a été reçu par madame Simon, à notre demande, pour aborder le sujet des stages d’anglais proposés sur la circonscription de Villeneuve.

Il apparaît que seule la circonscription de Villeneuve est concernée par ce dispositif qui consiste à « former » les enseignants (ayant moins de 25 ans d’ancienneté) à hauteur de 9 heures. À la suite de ces heures un intervenant est proposé pour accompagner l’enseignant dans la mesure où il ne se sentirait pas encore capable de dispenser seul les cours d’anglais.

La volonté de l’Inspectrice est de palier aux manques de moyens et elle indique que d’ici deux ans il n’y aura plus d’intervenants payés par l’Education Nationale. Cette formation a donc pour objectif de rendre les collègues aptes à enseigner une langue vivante et répondre ainsi aux exigences des programmes de 2008.

Le Snudi Fo considère que la formation doit être un choix volontaire et doit s’inscrire dans le cadre des 36 semaines de formation. Cependant il appartient à chacun de décider de suivre ou non cette proposition de «  formation » (le terme choisi dans la circulaire de l’Inspectrice d’Académie du 10 juillet 2008 étant « animation »).

L’Inspectrice nous a confirmé qu’il n’y a pas d’obligation de suivre cette formation, ce qui donne raison à tous ceux qui n’ont pas souhaité s’y rendre. Elle a également confirmé qu’une habilitation, donnée par une commission spécifique, était nécessaire pour enseigner les langues vivantes dans une classe.

Cette audience confirme les craintes du Snudi Fo :

– Comment affirmer qu’en 9 heures on est capable d’enseigner l’anglais dans sa classe alors que jusqu’à présent les intervenants justifiaient du niveau CAPES ?
– Aucune information nous a été donnée sur les modalités d’évaluation des compétences ni sur l’habilitation. Il est très probable que ceux qui auront suivi cette « formation » de 9 heures seront habilités d’office pour leur imposer l’enseignement de l’anglais dans leur classe l’année suivante.
– Que se passera-t-il, après l’habilitation d’office, lors d’une inspection pendant une séquence d’anglais ?
– Les programmes imposent l’enseignement d’une langue vivante aux élèves à partir du CE1 : cette obligation s’impose à l’État qui doit dégager les moyens nécessaires (intervenants, véritable formation) pour que les élèves puissent bénéficier d’un enseignement de qualité.
– À ce jour, aucun texte n’impose aux enseignants l’obligation de suivre une formation et d’enseigner l’anglais dans sa classe sans habilitation.
Les décloisonnements ne sont pas obligatoires, ils relèvent des choix du Conseil des Maîtres.

Le gouvernement n’a qu’une obsession : réduire les dépenses publiques ! L’Éducation Nationale est particulièrement visée. L’annualisation des 108 heures, en particulier l’aide individualisée, permet de supprimer 8000 postes de RASED (c’est Luc Ferry, ancien Ministre de l’Éducation, qui le dit sur Europe 1 et LCI).

Cela ne suffit pas : pour justifier la suppression, dans les 2 ans, des intervenants en langues vivantes, on veut nous faire croire que quelques heures d’animations et des sites Internet sur l’anglais vont permettre à tous d’enseigner l’anglais à l’école.

C’est se moquer des élèves, des parents et des enseignants sur qui on fait porter la responsabilité du désengagement de l’État !

Le Snudi Fo refuse cette logique : sacrifier l’école publique et laïque au seul motif des réductions des dépenses publiques est purement scandaleux !

Le Snudi Fo appelle tous les enseignants à se mobiliser pour l’abrogation pure et simple des décrets Darcos, en votant Force Ouvrière, en adhérant à Force Ouvrière.

Pour le Snudi Fo :

Denis Détienne, Christophe Attias